Le bambou rentable malgré un gros investissement de départ

Les pousses de bambou sont récoltées manuellement et répondre à différents débouchés au sein de l’alimentation, de la cosmétique ou de produits pharmaceutiques. Crédit photo : OnlyMoso

"Le bambou est la plante qui a le plus de débouchés dans le Monde", indique Étienne Dill, responsable d’OnlyMoso en France. Il est cultivé pour ses pousses, partie comestible à destination du marché de l’alimentation, de la cosmétique et des produits pharmaceutiques. Les chaumes, après 4 à 5 années de croissance, sont aussi solides que du bois. Ils sont exploités pour l’ameublement, la construction et en tant que pellets de chauffage. Enfin, la biomasse du bambou, composée principalement de cellulose, peut servir de fourrage animal mais est surtout utilisée pour la production de bioplastiques et de pâte à papier. "62 % de la pâte à papier consommée en France proviennent des importations. Cela équivaut à 38.860 hectares de bambou, remarque Étienne Dill. Il y a un marché potentiel à conquérir !"

Le choix du débouché définit les parties à récolter

Lorsqu’il cultive du bambou, l’agriculteur doit s’interroger sur la destination de la culture, récoltée au bout de 5 années de croissance. Deux solutions s’offrent à lui : la récolte des pousses et des chaumes ou l’exploitation de la biomasse.

"Les deux types de débouchés ne sont pas compatibles. L’agriculteur qui choisit d’ensiler ne pourra pas exploiter d’autres parties de la plante", prévient OnlyMoso. Dans le cas d’une exploitation pour les pousses et les chaumes, les récoltes sont manuelles et s’étalent sur 4 à 5 semaines pour chacune des parties. À maturité, la bambouseraie produit entre 7 et 15 t/ha/an de pousses (ou turions), au printemps. "Elles sont commercialisées à 2 €/kg minimum, affirme Étienne Dill. En hiver, la récolte des chaumes représente entre 500 et 2.500 unités prélevées par hectare et par an. OnlyMoso les achète au tarif de 12 euros l’unité." Chaque chaume coupé sera ensuite naturellement remplacé par un turion qui ne sera pas récolté afin de maintenir un équilibre entre les pousses et les chaumes. C’est un roulement à établir.

Un investissement de 30.000 à 40.000 euros/ha

L’implantation du bambou représente le poste de charges le plus onéreux de la culture, compris entre 28.400 et 38.700 euros/ha. Ce coût fluctue selon la densité de plantation, qui varie entre 1.200 et 2.500 plants par hectare. "Plus la densification est élevée, plus la récolte est abondante et les revenus importants", assure Étienne Dill. OnlyMoso estime que les frais annuels de la culture s’élèvent à hauteur de 10 % du chiffre d’affaires, irrigation, fertilisation, entretien et récolte compris. L’agriculteur s’engage à vendre toute sa récolte à OnlyMoso. S’il le souhaite, un droit de réserve de 5 % lui est attribué pour un usage personnel.

"Les perspectives de développement sont encourageantes et prometteuses, rassure Étienne Dill. Nous n’avons pas besoin de convaincre les usines ou les ateliers de transformation. Ils sont prêts à travailler cette plante pour proposer aux consommateurs des produits innovants."

Le pesto de bambou a reçu le prix de l’innovation de l’année. Crédit photo : OnlyMoso

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