Gérer les interactions sol et biodiversité, telle est la méthode de Julien Senez. L’agriculteur picard a instauré l’agroécologie sur son exploitation depuis 2013. Et pour aller encore plus loin, il ne manquait plus que le gîte pour les auxiliaires. En implantant des bandes d’agroforesterie sur son exploitation, Julien Senez espère les attirer et recréer un équilibre écologique bénéfique pour tous.
En cette fin d’année 2016, Julien Senez a implanté des bandes d’agroforesterie sur 25 des 190 hectares de son exploitation. « C’est un projet que j’étudiais depuis un an, assure Julien Senez. Nous voulons apporter de la biodiversité et renforcer notre autonomie en fumure et énergie. » L’exploitant veut effectivement attirer les pollinisateurs et rééquilibrer le ratio ravageurs-auxiliaires. De plus, il souhaite répondre à la problématique des dégâts de mulots et limaces sur ses parcelles en semis direct. Pour recréer un effet bordure et limiter l’emploi des molluscicides, Julien Senez a implanté 1600 arbres et arbustes : « Sur la première parcelle de 17 ha, les bandes d’agroforesterie sont espacées de 62 mètres. Et sur la deuxième parcelle de 7,5 ha, de 32 mètres. Chaque bande fait deux mètres de large. » Ces multiples correspondent aux 30 mètres de large du pulvérisateur de la ferme. Au total, ce sont 66 ares qui seront dédiés à l’agroforesterie, soit 2,5 % de la SAU : « Cela représente une perte d’environ 2q/ha de blé. Je suis prêt à les investir car je vais retrouver plus que ma mise de départ, par la baisse des charges et du temps de travail. Je préfère agir sur l’origine des déséquilibres que sur les conséquences. »
L’interview complète de Julien Senez est à retrouver dans Cultivar de mars 2017.
