La pyriculariose du blé, nouvelle maladie prête à l’assaut

À l’origine la pyriculariose est une maladie du riz, mais des souches virulentes sur blé ont été détectées dans un premier temps en Amérique du Sud et aujourd'hui en Turquie.

Qu’attendre de l’évolution de la pression maladies ? «Nous observons ces dernières années une évolution des maladies auxquelles nous sommes régulièrement confrontés », indique Thierry Langin, directeur de recherche au CNRS et responsable de l’équipe maladies des céréales au sein de l’UMR GDEC à Clermont-Ferrand :

  • Les populations naturelles des maladies connues voient l’apparition de nouvelles souches plus adaptées aux conditions climatiques en évolution.
  • L'on constate un risque élevé d’apparition de maladies émergentes ou réémergentes pour lesquelles les stratégies de lutte sont limitées ou inexistantes.

La mauvaise nouvelle. Ces nouvelles maladies semblent plus dévastatrices que celles que nous connaissons, en tout cas, leur impact économique potentiel pour l’agriculteur est plus grand.

La bonne nouvelle. La perspective de l’arrivée de nouvelles maladies très dévastatrices sur les cultures a l’avantage de mobiliser beaucoup de chercheurs. Dès lors, la production de connaissances est plus rapide.

Le cas de la pyriculariose du blé. D’où est originaire cette maladie ? À l’origine, il s’agit d’une maladie du riz, connue pour être très dévastatrice.

  • Des souches virulentes sur blé ont été détectées dans un premier temps en Amérique du Sud.
  • La maladie est arrivée aux portes de l’Europe avec des cas détectés en Turquie notamment.
  • Aucun cas ne semble avoir été recensé à ce jour en France, mais il existe un risque non nul que la maladie apparaisse.

Comment la pyriculariose du blé pourrait arriver dans l’Hexagone ? Il existe au moins deux vecteurs connus.

  • Le premier, le plus simple à comprendre, est l’importation malencontreuse des souches virulentes à travers des blés contaminés sur le territoire français. Compte tenu de l’importance des échanges internationaux pour cette culture, la probabilité que cela se produise existe.
  • La seconde possibilité est la mutation de souches virulentes sur d’autres espèces végétales, particulièrement sur gazons, qui pourraient alors s’attaquer au blé.

Que fait la recherche pour protéger les cultures de la maladie ? La probabilité que l’une ou l’autre des hypothèses surviennent impose à la profession de chercher dès aujourd’hui des stratégies de lutte efficaces.

  • « La recherche travaille déjà à l’identification de fonds génétiques résistants ou partiellement résistants à la maladie, avance Thierry Langin. Ce travail en cours permet d’ores et déjà de proposer aux sélectionneurs des sources de résistances pour créer des variétés adéquates. Le délai de mise en œuvre dépend du fond génétique identifié et de sa proximité ou non avec l’espèce cultivée d’intérêt. En tout cas, nous sommes en train de nous préparer à l’éventualité que la pyriculariose du blé apparaisse en France. »

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