Jusqu’à 20% d’économies d’azote

Localiser l’engrais au semis a permis d’économiser jusqu’à 20% de la dose totale conseillée. © M.Lecourtier/Pixel Image

Économiquement et environnementalement, il est aujourd’hui nécessaire de valoriser au mieux les intrants sur toutes les cultures. La betterave n’y coupe pas. La localisation de l’engrais au cours du semis est le meilleur moyen pour répondre à ces deux enjeux.

 

Sécuriser l’implantation, limiter les pertes d’engrais par volatilisation et réduire le nombre de passages sont autant d’atouts engendrés par la localisation de l’engrais azoté pendant le semis de la betterave. Seulement, lorsque l’implantation localisée de l’engrais n’est pas disponible sur son semoir, il n’est pas toujours aisé d’optimiser les apports avant semis ou de maîtriser les dangers liés aux brûlures ou à la volatilisation de l’azote.

L’Institut technique de la betterave (ITB) a réalisé des essais sur plusieurs années pour définir les meilleures modalités d’apport. Au préalable, il est important de bien calculer la quantité totale d’azote à apporter, selon la méthode du bilan. Ensuite, pour les apports non localisés, l’institut conseille de faire un passage d’ammonitrate solide ou de solution azotée avant le travail de reprise ou de préparation du sol, voire éventuellement avant un labour de printemps.

L’engrais ainsi enfouis engendre est plus rapidement et plus facilement à disposition des racines. /ITB
Néanmoins, un apport avant le 15 février est fortement déconseillé par l’ITB. Ensuite, indépendamment du type de sol et de la dose à apporter, un passage 15 jours avant le semis est conseillé. Entre 8 et 15 jours avant semis, l’apport est conseillé à condition que la dose soit inférieure à 80 kg/ha. Au-delà de cette dose, l’apport est possible mais risqué pour les doses supérieures à 120 kg/ha en sol limoneux, sableux et/ou calcaires : le risque de brûlure du germe est en effet présent. En dessous de 8 jours avant semis, l’ITB insiste sur le risque de brûlure du germe, indépendamment du type de sol et de la dose.

Ce risque est d’autant plus fort que la quantité à l’hectare est élevée. S’il n’est pas possible de faire autrement, l’institut technique conseille des apports sous forme d’ammonitrate. Il faut aussi prendre en considération les besoins de la plantule. Il faut donc faire peser dans la balance le risque de brûlure et la mise à disposition de l’azote pour la plante. En cas de faible disponibilité de l’azote entre les stades 2 et 4 feuilles, le prélèvement par la plantule est alors retardé et des conséquences négatives sur sa croissance et sur sa qualité technologique sont possibles.

Une meilleure efficience de l’azote en localisé

La note de l’ITB précise aussi qu’un fractionnement des apports est possible : « Lorsque la dose conseillée dépasse 80 kg/ha, des apports fractionnés peuvent être conseillés en sols non calcaires peu profonds (moins de 80 cm) et surtout en sols très filtrants (sols superficiels, sables), explique le guide de la culture de la betterave de l’ITB. Le premier apport (1/2 à 2/3 de la dose conseillée) sera réalisé en respectant un délai de 8 à 10 jours avant semis, le second apport, correspondant au complément à la dose conseillée, ne dépassera pas 80 kg/ha et sera réalisé à partir du stade "crosse" en début de levée et avant le stade 4 feuilles vraies. »

Mais, d’une manière générale, l’institut préconise la localisation de l’azote au semis pour une meilleure efficience. Au total, grâce à ces apports localisés, ce sont jusqu’à 20 % d’engrais azotés qui peuvent être économisés sans impacter le rendement (uniquement lorsque la dose conseillée est supérieure à 80 kg/ha). « L’enfouissement localisé au semis sécurise l’utilisation de l’azote par la plante en réduisant la volatilisation et en mettant l’engrais à proximité immédiate des racines. »

Outre la possibilité de réduire les doses d’apport, la localisation de l’azote au semis engendre une bonne qualité de répartition de celui-ci, et donc une bonne homogénéité dans le développement en végétation. En situation sèche, non irriguée, l’apport en plein peut mettre du temps à être efficace du fait du manque d’eau. L’enfouissement permet, lui, d’assurer la disponibilité de l’azote même sans pluie. Distant d’environ 7 cm de la semence, à une profondeur légèrement supérieure, l’engrais ainsi déposé permet au système racinaire de la plantule d’en disposer, sans risque de brûlure.

Enfin, l’enfouissement de l’azote au semis permet de s’affranchir des passages avant semis, et donc d’éviter la création d’ornière. Néanmoins, cette technique reste encore assez anecdotique chez les planteurs français. En cause, des semoirs à betteraves anciens mais qui durent dans le temps. Investir dans du nouveau matériel n’est, de plus, pas toujours en adéquation avec les trésoreries parfois fragilisées. Mais monter un équipement sur son vieux semoir n’est pas incohérent : plus les surfaces en betteraves sont conséquentes, plus les économies sur l’engrais sont réelles et donc plus l’amortissement sera « aisé ». Avec l’idée, à garder dans le coin de la tête, que les quotas betteraviers sont aujourd’hui passés aux oubliettes et que votre sole de betteraves pourrait augmenter à l’avenir, pour retour sur investissement plus rapide.

 

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