Les plans prévisionnels de fumure azotée sont annuels. Ils prennent peu en compte d’éventuelles dynamiques, sauf au travers des apports organiques et des reliquats. La gestion des plantes de service peut générer des effets pluriannuels, il est donc important de ne prendre en compte que leur contribution réelle sur une campagne.
Dans l’idéal, celle-ci devrait faire l’objet d’une évaluation précise (exemple de Merci), pour être intégrée au calcul de dose. C’est la façon de travailler de bon nombre de conseillers ou prescripteurs soucieux de considérer les variabilités importantes. Les logiciels de gestion parcellaire accueillent sans difficulté les données personnalisées en lieu et place de l’offre des groupes régionaux d'experts en nitrates.
Les plans de fumure étant plus orientés nitrates que productivité, la combinatoire la plus judicieuse passe par la connaissance des ressources azotées de chaque parcelle. Nous ne parlons pas ici de variabilité intraparcellaire, bien qu’elle soit de mieux en mieux appréhendée.
D'accord pour l'azote, mais les autres éléments nutritifs ?
Nous évoquons principalement la fertilisation azotée parce qu’elle représente un enjeu majeur et ce, pour longtemps encore. Les autres éléments contenus dans les plantes de service relèvent d’une redistribution vers la surface des prélèvements racinaires. Il ne peut pas s’agir d’apports naturels d’origine hors sol.
Dans la pratique, il serait opportun de les inclure dans les plans de fertilisation, ce qui est facile pour le soufre, qui est lessivable, beaucoup moins pour K et Mg qui le sont peu. Le phosphore, sujet à la rétrogradation ou à des pertes dans les eaux de drainage, peut être préservé par ce recyclage. Le choix le plus judicieux est de s’en remettre aux techniques de mesure de la biodisponibilité par les laboratoires, au travers du prisme pluriannuel. Si le recyclage des éléments est patent, alors la progression de la fertilité du sol est mesurable à terme.
