Fertiliser les colzas au plus près des besoins

La réglette colza repose sur la méthode du bilan prévisionnel. Crédit Photoagriculture/Adobestock

Avec la flambée du prix des engrais, il est plus que jamais nécessaire de synchroniser les besoins du colza avec la disponibilité des éléments minéraux du sol. C’est le message qu’a souhaité passer Terres Inovia lors d’un webinaire organisé sur la fertilisation du colza pour la campagne 2022.

D’une parcelle à l’autre, la quantité d’azote absorbée par le colza dès la sortie d’hiver varie de 25 à 150 unités par hectare. Cette variation s’explique par la quantité de feuilles perdues au sol durant la période hivernale qui, en se décomposant, restituent de l’azote disponible pour la culture en plus ou moins grande quantité. Toutefois, cet azote absorbé n’est pas prédicateur de rendement.

Pas d’apport précoce d’azote pour les gros colzas

La crise de la Covid-19 a entraîné des retards de construction et de maintenance d’usines de production. La France, très dépendante des pays exportateurs, se retrouve dans un contexte où l’approvisionnement est difficile, avec un risque de ne pas honorer toutes les commandes en temps et en heure.

À ce jour, l’unité d’ammonitrate 33 coûte près de 2 euros, contre 0,7 euro en 2020. Il est donc essentiel de maximiser l’effet des apports d’azote sur la culture. Terres Inovia préconise donc de fractionner la dose à apporter pour qu’elle corresponde au mieux aux périodes de besoin de la culture. Sur de gros colzas, qui disposent de réserves suffisantes en sortie d’hiver, l’institut déconseille un apport précoce, mais en préconise un en revanche sur des petits colzas (moins de 1 kg/m²).

Peser la biomasse de colza en entrée et/ou en sortie d’hiver

En France, le calcul de l’apport azoté repose sur la méthode du bilan prévisionnel consistant à évaluer les entrées et les sorties d’azote pour la culture. En plus du rendement moyen, cette technique tient compte de l’état de la culture au moment du calcul. En entrée d’hiver, l’estimation de la biomasse (en kg/m²) permet de mieux apprécier les besoins du colza. Elle peut être effectuée de différentes façons, soit visuellement (méthode peu fiable pour des colzas de plus d'1 kg/m²), soit par une pesée directe ou à l’aide de capteurs.

Si l’agriculteur ne dispose pas de cette donnée, il peut sous-estimer ou surestimer la dose à apporter. Pour rappel, en cas de plantes compagnes, les outils de calcul intègrent un forfait de fournitures de 30 unités d’azote supplémentaires.

Le soufre assurément, le reste de la fumure de fond à valider par les analyses de sol

Au-delà de l’azote, le colza a des exigences fortes en soufre. Si celles-ci ne sont pas pourvues, le rendement est directement impacté. Un apport systématique de 75 unités par hectare sous forme de sulfate est nécessaire. Dans le cas d’apports réguliers de produit résiduel organique (PRO), Terres Inovia préconise 50 unités par hectare.

Le contexte des engrais de fond suit celui de l’azote. L’augmentation du fret maritime pour honorer les commandes impacte directement leur prix, car ils sont produits en Chine notamment, aux États-Unis et au Maroc. C’est pourquoi, comme pour l’azote, il convient d’optimiser au maximum les apports et d’identifier les situations à risques. L’analyse de sol est primordiale pour vérifier si une fumure de fond est nécessaire et à quel niveau.

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