Le projet Feleaks, financé par l’Ademe et conduit par Inrae, étudie la question des pertes de gaz au sein des unités de méthanisation dans les exploitations agricoles. Après quatre années de mesures et de diagnostics, les premiers résultats sont désormais connus et mettent en garde sur le besoin de conserver des installations parfaitement entretenues.
Pour mener à bien ces recherches, l'Inrae s’est constituée un partenariat avec les sociétés CH4 Process (spécialisée dans la valorisation du Biogaz), Aura-EE (Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement) et l’association Initiatives locales pour l'énergie et l'environnement. Pour parvenir à des résultats fiables, les équipes de terrain ont procédé au diagnostic précis de 15 unités de méthanisation en France.
Lorsqu’elles sont confrontées au problème des émissions fugitives, c’est-à-dire les fuites de biométhane, ces installations voient leur bilan carbone dégradé.
Or le volume des rejets est strictement quantifié. Gaz de France précise que dans la réglementation des ICPE, les unités en injection ne doivent pas rejeter plus de 1 % du volume produit dans le cadre de l’épuration du biogaz et de la purification du CO2. Pour ne pas dépasser ce seuil de méthane rejeté, les équipes en charge du projet Feleaks explique le besoin d’une maintenance très stricte.
Des fuites trop importantes sur une installation constituent une triple limite. Elles représentent tout d’abord un danger pour l’environnement, un risque pour la sécurité du lieux de production et cela conduit aussi à un manque à gagner pour les exploitants.
Respect des processus et des délais de contrôle
Les conclusions du projet Feleaks montrent que pour minimiser les risques de fuites et tirer parti au mieux de son installation, il convient d’assurer deux points cruciaux :
- une conduite adéquate de l’unité, en tenant compte de certains points précis, comme le niveau de remplissage du gazomètre et la durée optimale de stockage du gaz.
- un autocontrôle de la structure, à réaliser tous les six mois. Une fois par an, un professionnel agréé effectuera le sien, au moyen d’une caméra infrarouge refroidie. Il vérifiera les soupapes, torchère ou encore l’étanchéité de chaque raccord.
Une mise en conformité facilitée
L’équipe de Feleaks attire l'attention les exploitants sur la nécessité des contrôles car près de la moitié des émissions fugitives sont indétectables sans matériel spécifique.
Le point positif est que dans une majorité des cas, les problèmes de fuites sont faciles à détecter et à régler pour un intervenant spécialisé.
Afin de faciliter la tâche aux exploitants, Feleaks prépare un outil de conseil avec neuf notices détaillées, qui sera prochainement présenté.
