Éviter l'apparition de résistance chez les insectes ravageurs du colza en attendant de nouvelles solutions

Les coléoptères se dispersent sur plusieurs kilomètres (5 km pour une altise d’hiver). Les dégâts sont également en lien avec la présence d’éléments paysagers. Photo : happyculteur

Le colza connaît une situation de fragilité avec des aléas climatiques qui lui sont défavorables, la disparition de substances actives et la recrudescence d'attaques d’insectes ravageurs. La présence de larves et les dégâts qu’elles occasionnent sur le colza font dorénavant partie des nouveaux critères variétaux étudiés par Terres Inovia.

Plusieurs mécanismes de résistance impactent l’efficacité des insecticides de la famille des pyréthrinoïdes : la résistance métabolique, qui donne à l’insecte la capacité de détoxiquer les molécules, et la mutation de cible, avec une résistance partielle KDR ou plus prononcée S-KDR, qui empêche l’insecticide de se fixer et donc d’agir.

Avant de choisir un insecticide, Terres Inovia conseille d’alterner les modes d’action et de se renseigner sur la situation de résistance du secteur. En zone KDR, le Boravi WG ou une pyréthrinoïde ont la même efficacité. En revanche, en situation S-KDR, le Boravi WG est la solution la plus efficace sur larves et adultes de grosses altises. Avec la non-réapprobation de la molécule phosmet, le Boravi WG disposerait d’un sursis d’utilisation pour la campagne 2021-2022. C’est une opportunité pour préserver l’utilisation des pyréthrinoïdes et retarder l’apparition de résistances.

Des perspectives pour l'avenir

Terres Inovia et Syngenta étudient actuellement une matière active avec un mode d’action nouveau. Ce produit est en cours de développement et devrait être proposé sur le marché dans les années à venir. D’autres actions sont en cours, avec la mise en place d’un réseau d’expérimentations. Les enjeux sont importants et visent à éviter des impasses techniques.

Depuis cinq ans, Terres Inovia a testé 20 solutions de biocontrôle. Les données portent davantage sur les méligèthes car ces insectes sont plus facilement atteignables. Ces produits de biocontrôle nécessitent deux à quatre applications et des volumes d’eau compris entre 300 et 400 l/ha. L’azadirachtine semble efficace sur les grosses altises adultes, mais cette solution n’est pas homologuée pour cet usage. Contre le charançon du bourgeon terminal, l’octoborate montre de bons résultats à condition qu’il soit appliqué suffisamment tôt. D’autres solutions, comme les barrières physiques gênant la ponte, restent à tester.

Pour réduire durablement la pression de ces ravageurs, des actions doivent être menées à l’échelle d’un territoire et pas uniquement inféodées à la parcelle. Des pistes de travail existent, avec la mise en place et le suivi de plantes pièges. Elles auraient la capacité de détourner les insectes du colza. La navette comme la moutarde brune ou d’Abyssinie semblent être plus attractives que d’autres crucifères. Toutefois, cette attirance dépend de l’espèce d’insecte considérée.

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