En désherbage, la chimie passerait de 70 à 25 % en 2030

Le Salon Desherb’Expo a attiré 650 personnes le 1er juin dernier à Brain-sur-l’Authion. Photo : O.Lévêque/Pixel Image.

Les organisateurs attendaient 400 visiteurs issus de toute la France pour Desherb’Expo. Ce sont finalement 650 personnes qui ont participé au premier rassemblement sur le désherbage mécanique dans la filière du végétal spécialisé, le 1er juin dernier à Brain-sur-l’Authion, organisé par la Fnams en partenariat avec HEMP-it, l’iteipmai et Végépolys, en réponse au fort enjeu de réduction des produits phytosanitaires. Une vingtaine de constructeurs étaient aussi présents : robots, bineuses, herses étrilles, désherbage thermique, écimeuse, pulvérisation de précision.

Jean-Albert Fougereux, directeur technique au sein de la Fnams. Photo : O.Lévêque/Pixel Image.
 

D’après Jean-Albert Fougereux, directeur technique au sein de la Fnams, la chimie représente encore 70% des solutions de maîtrise des adventices, contre 20% pour l’agronomie et 10% pour le désherbage mécanique. Mais d’après une enquête au sein de la Fnams, la chimie pourrait ne représenter à l’horizon 2030 que 25% des solutions de lutte contre les adventices, avec également des applications de très haute précision pour une réduction des volumes de 95%. Les solutions mécaniques devraient à l’inverse progresser dans la maîtrise des adventices, à 30%, tout comme les solutions agronomiques (35%), complétées par l’essor des nouvelles technologies (10%).

"L’avenir du désherbage chimique est très incertain, avec des problèmes de résistances inquiétants, liés à l’absence de nouveaux sites d’actions des herbicides depuis les années 1980 et un nombre croissant de cas de résistances depuis 40 ans qui va se poursuivre jusqu’en 2050 d’après les projections, souligne Jean-Albert Fougereux. Les leviers agronomiques, eux, sont de plus en plus déployés dans les champs, avec la diversification des rotations, le travail du sol, et le choix des dates de semis notamment. En désherbage mécanique, les matériels intelligents permettent de gagner en précision, grâce aux bineuses autoguidées, et aux robots autonomes qui commencent à arriver."

Génétique et biocontrôle

D’autres leviers pourraient soutenir le recul du désherbage chimique, notamment la génétique avec des variétés à fort pouvoir couvrant et du génie-génétique pour rendre des adventices stériles avec cependant des problèmes éthiques. Sur le biocontrôle, deux solutions sont pour l’heure autorisées en France (acide acétique et acide pélargonique), mais peu utilisées à cause d’une efficacité aléatoire. Des recherches sont en cours sur les micro-ARN, pour perturber le développement d’adventices (projet développé en France par MicroPep), "avec des applications envisageables d’ici 8-10 ans", complète Jean-Albert Fougereux. Les technologies laser, thermiques ou électriques sont aussi développées contre les mauvaises herbes.

"Il y a une baisse inéluctable des herbicides chimiques, insiste Jean-Albert Fougereux. Et au-delà du socle de gestion agronomique pour maîtriser les adventices, il y aura demain une combinaison de techniques, alliant génétique, biocontrôle, laser, thermique, dans une approche intégrée avec l’agronomie, permise aussi grâce aux évolutions du numérique et des technologies de haute précision."

Salon Desherb'Expo 2018. Photo O.Lévêque/Pixel Image

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