En tête des molécules chimiques les plus retrouvées dans les eaux de surface, le glyphosate et son métabolite AMPA (également issu de produits détergents) font parler d’eux… Selon les chiffres des agences et des offices de l’eau, leur concentration dans les eaux a augmenté de 10% dans près de 50% des points de mesures pour le premier et dans 66% des points de mesures pour le second entre 2010 et 2011. Une baisse a été observée dans un peu moins d’un quart des points de mesures.
Eugénia Pommaret, directrice générale de l’UIPP, tient à relativiser :
Cette molécule fait partie de celles qui sont les plus utilisées par les agriculteurs pour gérer efficacement l’enherbement dans leurs rotations. Si les données de surveillance mettent en évidence une augmentation des détections, elles restent dans presque tous les cas conformes aux limites de qualité des eaux. Par ailleurs, des efforts importants sont engagés par l’ensemble de la filière pour mettre en place les bonnes pratiques permettant de limiter la présence des molécules dans les milieux. Cette matière active, autorisée à nouveau en 2002, est en cours de réévaluation au niveau européen dans le cadre du calendrier décennal. L’étude se base sur les critères d’évaluation actuels pour les autorisations de mise en marché.
Plus généralement, certaines masses d’eau risquent de ne pas atteindre le bon état exigé par la directive-cadre européenne sur l’eau à cause de pollutions diffuses liées aux produits phytosanitaires selon certains observateurs. Ainsi, l’atrazine, l’isoproturon et la cyperméthrine, entre autres, sont recensées dans la liste des substances prioritaires.
Le tableau n’est pourtant pas aussi noir qu’on peut le prétendre. Si de nombreuses substances actives sont détectées dans les eaux, elles sont loin d’atteindre les seuils réglementaires. Et des actions sont menées à chaque échelon, de la parcelle au bassin-versant, pour limiter le risque de transfert des molécules actives le milieu aquatique.
