Détruire son couvert végétal, une décision pas si simple

Pour bénéficier des atouts des couverts, la date et le mode de sa destruction ont toute leur importance. Crédit Photo : Julie Sandri

La prise de décision pour détruire un couvert est complexe. Elle est fonction du couple précédent – culture suivante ainsi que du sol, de la date et du mode d’implantation de la culture suivante. Agrotransfert a présenté récemment les résultats des essais de destruction, suite au projet multifonctionnalités des couverts.

Le choix de la période de destruction agit sur les services rendus par le couvert. Une destruction précoce permet de maîtriser davantage les conditions de sol et météorologiques au moment de l’intervention. Elle laisse également plus de temps aux résidus pour se décomposer, surtout si la végétation est ligneuse. Dans le cas de plantes plus jeunes, avec un rapport C/N faible, la minéralisation est plus rapide, et par conséquent l’azote est plus vite disponible pour la culture suivante.

Dans le cas d’une destruction tardive, l’agriculteur peut s’exposer à des situations de portance du sol plus incertaines. Toutefois, un couvert installé sur une période plus longue retarde la minéralisation et limite donc les pertes d’azote. Finalement, chaque technique a ses spécificités. Tout est fonction des objectifs et des paramètres agronomiques fixés par l’agriculteur.

Hacher et scalper, le meilleur compromis

Dans leurs essais, l’équipe d’Agrotransfert et leurs partenaires ont testé différents outils de destruction : scalpeur, déchaumeur rotatif auto animé, rouleau hacheur et désherbeur électrique.

Pour Aymeric Lepage, conseiller en agroéquipement à la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, les meilleurs résultats ont été obtenus avec le passage d’un rouleau hacheur suivi d’un scalpage. Même si, dans de nombreuses situations, le rouleau hacheur nécessite une intervention supplémentaire, la succession des outils permet à toute la végétation d’être détruite, y compris les racines en profondeur. Il y a donc peu de risques de repousses. Cependant, cet outil est d’autant plus efficace que la biomasse du couvert est importante. Utilisé seul, le scalpeur montre quant à lui des résultats insuffisants.

Pour le conseiller, il n’existe pas d’outil parfait. Tout dépend de la biomasse du couvert, du coût du chantier et des objectifs visés par l’agriculteur. Pour rentabiliser les investissements, certains matériels sont polyvalents et utilisables pour d’autres fonctions que la destruction de couvert. Quoi qu’il en soit, avant de choisir un mode de destruction, il convient d’étudier le nombre de jours disponibles et le stade de développement du couvert adéquat pour intervenir.

Et le pâturage ?

Le pâturage des couverts par les ovins est aussi un mode de destruction en vogue. "Gratuit", il permet de restituer de la potasse et du phosphore, et d’améliorer la disponibilité de l’azote pour la culture suivante grâce aux déjections des animaux.

Malgré tout, une partie du carbone n’est pas restituée au sol et est rejetée dans l’atmosphère lors de la digestion des ovins. Ce système mérite d’être étudié. Même si les bénéfices vis-à-vis de la performance du troupeau ne sont plus à démontrer, ce système peut certainement apporter des services agronomiques.

 

 

 

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