Des essais encourageants pour éloigner les pucerons de betteraves sont en cours en Normandie. Ces essais sont réalisés dans le cadre du Plan national de recherche et d’innovation (PNRI) qui vise à identifier des nouveaux leviers pour lutter contre les pucerons verts vecteurs de la jaunisse dans les parcelles de betteraves à sucre.
On doit ces essais à la start-up Agriodor, qui a acquis une forte expertise dans le développement de solutions de biocontrôle pour lutter contre certains ravageurs, comme la bruche de la féverole.
L’ITBF, institut technique de la betterave, qui relaie ces travaux, précise que les pucerons sont sensibles aux différentes odeurs de leur écosystème. La première étape a consisté à identifier dans la littérature scientifique les espèces de plantes ayant un effet répulsif sur les pucerons pour éviter qu’ils ne colonisent et ne s’implantent dans les cultures de betteraves à sucre. Il s’est agi ensuite, pour Agriodor, de sélectionner les composés organiques volatils et de les associer pour arriver à des mélanges testés in situ.
Les essais ont été réalisés pendant la campagne 2022 dans une parcelle en Normandie. Les betteraves ont été semées le 23 mars 2022 et les observations se sont étalées du 19 avril au 1er juin 2022. L’objectif consistait à suivre à la fois l’abondance et le développement des pucerons aux stades ailé et aptère. Un suivi en parallèle des insectes auxiliaires a aussi été réalisé, afin de vérifier que ces odeurs n’avaient pas non plus un effet négatif sur ces populations.
Par rapport au témoin, les différents mélanges testés ont montré une baisse significative des populations de pucerons, quel que soit leur stade (aptère et ailé). Pour les mélanges les plus efficaces, le nombre moyen de pucerons a diminué de 59% pour les stades ailés et 66% pour les stades aptères.
L’ITBF précise que les mélanges les plus efficaces seront testés à plus grande échelle en 2023 afin de confirmer ces premiers résultats. D’autre part, le mode d’application et les coûts seront évalués pour faciliter l'appropriation de cette future solution de biocontrôle par les agriculteurs.
