De nouvelles solutions de biocontrôle se profilent pour les céréales

La génétique ou l’inhibition de la germination des spores des champignons pathogènes peuvent être porteuses de solutions. ©  Juliane Franke/Adobe Stock

 

Actuellement, peu de solutions de biocontrôle sont disponibles sur le marché des grandes cultures. 71 préparations sont attendues prochainement, toutes cultures confondues. L’objectif affiché de l’IBMA, association française des entreprises de biocontrôle, est de couvrir 60% des usages d’ici 2025.

« En matière de protection contre les maladies des blés, nous manquons de solutions efficaces, explique Damien Derelle, responsable du service agro-développement chez Seine Yonne, union de sociétés coopératives agricoles. La lutte s’appuie davantage sur les solutions variétales. »

Les produits actuels à base de soufre, de laminarine (stimulateur naturel de défense des plantes) ou de micro-organismes montrent des résultats variables selon les années avec des efficacités davantage satisfaisantes en situation à faible pression maladies.

De nouveaux modes d’action en test

De nouvelles matières actives avec des modes d’action innovants restent encore à explorer. « Même si les résultats en laboratoire sont parfois prometteurs, des déceptions en plein champ sont observées, prévient Damien Derelle lors d’un webinaire Sym’BIOse. Il faut être prudent et travailler sur la bonne formulation qui permet des applications sans altérer l’efficacité de la spécialité. »

Des produits à base de silicate tels que les kaolinites ou les chabazites fonctionnent comme des barrières physiques. Ils offrent une couche de protection foliaire avec un renforcement des parois cellulaires. Sur fusariose, les résultats sont encourageants.

D’autres modes d’action à base d’amibe sont en cours de recherche. Cette poudre de cellules, à base de micro-organismes unicellulaires présents dans l'environnement, fait déjà ses preuves sur le mildiou de la vigne et sur la rouille des céréales. Le procédé repose sur une inhibition de la germination des spores. L’approbation de la substance est prévue d’ici la fin de l’année 2022 avec une mise en marché au plus tôt en 2024.

Enfin, un troisième produit d’intérêt composé de micro-peptides ouvre d’autres perspectives. « Ces protéines sont naturellement présentes dans la plante. Nous pouvons orienter leurs actions vers la voie qui nous intéresse comme le renforcement vis-à-vis de la résistance fongique », souligne Damien Derelle.

Apprendre des erreurs du passé

Ces modes d’action paraissent prometteurs. Combinées à d’autres leviers et utilisées sur des faibles pressions, ces molécules ont des efficacités de l’ordre de 70%. L’apparition de résistances avec l’approche des micro-peptides est peu probable. « Ce mode d’action cible une réponse génétique pour la culture mais pas le micro-organisme lui-même. En revanche, l’inhibition de la germination des spores peut avoir des effets sur les pathogènes. »

Les tests aux champs de ces nouveaux modes d’action sont indispensables pour fournir des indicateurs quant à leur utilisation. « Il faut comprendre le comportement des communautés bactériennes, pour éviter de reproduire les mêmes erreurs vis-à-vis des résistances à certains modes d’action des produits chimiques. »

 

 

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