Autonomie azotée des sols : l’aboutissement de plusieurs étapes préalables

Remplacer l'azote de synthèse par de l'azote biologique

Crédit photo lovelyday12
Remplacer l’azote de synthèse par de l’azote biologique. Thierry Tétu, enseignant chercheur à l’université de Picardie et agriculteur, expérimente cette idée depuis plus de trente ans.

Le constat. Les arguments en faveur de sa démarche sont nombreux.

  • Outre les risques de transferts et de pollution des eaux, l’usage des engrais azotés affecte la qualité des sols. « Ils ont un effet négatif sur le taux de matière organique des sols limoneux en particulier, rapporte Thierry Tétu. Les analyses montrent une forte diminution du taux de carbone organique et d’azote, proportionnelle à la quantité d’azote minéral appliquée. »
  • Il fait aussi état d’une perturbation de la mycorhization du blé.
  • Dans une même modalité de semis direct par exemple, la colonisation racinaire par glomeromycota est naturellement de 35 %. Elle tombe à 20 % avec l’usage d’engrais azoté.

Des problématiques multiples. La biodiversité bactérienne et l’activité biologique du sol sont elles aussi affectées par la fertilisation azotée de synthèse : les analyses montrent une réduction d’un quart du nombre des bactéries.

Faire des économies. Les coûts des engrais azotés sont élevés et un agriculteur a tout intérêt à réduire sa dépendance à ces intrants. L’idée est donc de les remplacer progressivement par de l’azote biologique, qui a un effet positif sur la biodiversité bactérienne et la résistance au stress hydrique de la culture.

Une démarche progressive qui commence par préserver le sol des agressions

Étape par étape. Il n’est pas question de tout arrêter du jour au lendemain.

  • « L’autonomie azotée s’adresse à ceux qui ont déjà bien travaillé, explique Thierry Tétu. Il faut avoir franchi plusieurs étapes pour envisager de se passer d’engrais. » 
  • Le préalable indispensable est en effet de disposer d’un taux de matière organique suffisant, une condition d’autant plus importante dans les sols limoneux.

Thierry Tétu envisage donc une démarche progressive. Elle commence par la mise en place de mesures pour lutter contre l’érosion, pour faire augmenter le taux de matière organique et restaurer la verticalité de la structure. Le sol brun doit s’épaissir progressivement tandis que la porosité est restaurée par les racines et la pédofaune.

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