Les travaux de Mathieu Rousseau-Gueutin et de ses collègues de l’équipe "biodiversité et polyploidie" de l’Inra Bretagne-Normandie devraient, d’ici les trois années à venir, permettre d’améliorer rapidement et naturellement la diversité génétique du colza.
Grâce à l’appel à projet de l’Agence nationale de la recherche (ANR) que Mathieu Rousseau-Gueutin vient de remporter, le programme de recherche Stirrer vient de démarrer sur l’amélioration de la diversité génétique du colza. Il est financé par l’ANR à hauteur de 180 000 euros sur trois ans. Basés à l’Inra Bretagne-Normandie, ce jeune généticien et son équipe vont tenter de comprendre les mécanismes qui favorisent le brassage génétique chez cette espèce.
Les échanges génétiques entre chromosomes sont rares :
Généralement, le nombre d’échanges entre chromosomes est très fortement contrôlé et limité, réduisant la diversité génétique qui en résulte, spécifie Mathieu Rousseau-Gueutin. Ces échanges ont préférentiellement lieu à l’extrémité des chromosomes, ce qui limite le brassage génétique dans certaines régions qui peuvent contenir des caractères d’intérêt agronomique.
Récemment, Mathieu Rousseau-Gueutin et ses collègues ont démontré qu’un hybride formé par un croisement naturel entre le colza et le navet (espèce parentale du colza) présentait plus d’échanges de matériels génétiques (trois fois plus d’échanges que chez le colza) et ce sur l’ensemble du chromosome, permettant ainsi d’améliorer significativement la diversité du colza. Toutefois, il reste à élucider les mécanismes impliqués dans l’augmentation du brassage génétique chez cette espèce. Une meilleure compréhension de ces mécanismes via le projet Stirrer va permettre d’exploiter la très large diversité disponible chez les parents du colza (navet et chou). La diversité génétique du colza devrait ainsi faciliter la création de nouvelles variétés adaptées aux contraintes de l’environnement.