Une solution vers le sans pesticides ?

Plus de 100 personnes sont venues découvrir l’agriculture régénératrice expliquée par l’agriculteur allemand Friedrich Wenz lors d’une journée de l’association Base en Touraine.

Devant plus de 100 personnes invitées par l’association Base (agriculture de conservation), Friedrich Wenz est venu expliquer les notions d’agriculture régénératrice le 27 novembre dernier, à la chambre d’Agriculture de Chambray-les-Tours (37). Cet agriculteur allemand a déjà exposé plusieurs fois son concept en France largement inspiré des travaux de la biologiste et agronome australienne Christine Jones. Il a pris le temps de revenir aux fondamentaux avec son traducteur Ulrich Schreirer, fondateur d’Eco-Dyn, société basée en Maine-et-Loire qui développe des outils de travail du sol, des semoirs et du matériel pour l’agriculture biodynamique.

Les agriculteurs qui ont le mieux réussi, affirme-t-il, sont ceux qui ont utilisé toutes les règles que nous avons adoptées pour régénérer des sols dégradés.

© Eco-dyn

Les couverts sont une bonne source nutritive

Ce concept peut se rapprocher de l’agriculture de conservation avec comme point d’orgue un sol toujours couvert et des rotations diversifiées. Mais l’agriculture régénératrice pratiquée par Friedrich Wenz en agriculture biologique exige par exemple un minimum de travail du sol lors de la destruction du couvert entre deux cultures. La première étape consiste à interpréter l’analyse de sol.

Toutes les démarches, explique Friedrich Wenz, que nous préconisons ne seront efficaces qu’à une condition : que le rapport des éléments entre eux soit équilibré. Très souvent, des excès de calcium bloquent l’azote et le zinc assimilables. 

Des corrections peuvent ainsi être apportées grâce à des pulvérisations foliaires ou des apports minéraux (zéolite) pour augmenter ainsi la capacité d’échange cationique (CEC) et le réservoir nutritif du sol. Les couverts jouent un rôle primordial dans l’apport nutritif pour les cultures suivantes. Pour qu’ils activent la vie biologique des sols à l’optimum, ils doivent comprendre des graminées qui favorisent les champignons et les mycorhizes, des crucifères qui développent les bactéries et les légumineuses qui avantagent à la fois les bactéries et les champignons. Il en résulte que les couverts sont constitués d'une vingtaine de composantes.

Des pulvérisations foliaires adaptées

Leur destruction amène à réaliser un compostage de surface qui sera détruit très rapidement par les micro-organismes et contribuera à alimenter la culture suivante en nutriments issus des exsudats. L’outil doit comprendre des lames coupantes pour hacher la masse végétale ainsi qu’un réservoir pour stocker les ferments lactiques habilités à favoriser l’activité biologique et qui sont épandus lors de la destruction du couvert. De même, pour activer le processus, la masse végétale est incorporée à la terre grâce à un travail superficiel sur 4 ou 5 cm de profondeur. Lorsque l’installation d’un couvert n’est matériellement pas possible, Friedrich Wenz conseille de réaliser un sous-semis qui comprend jusqu’à cinq variétés.

Son avantage, précise-t-il, est d’étouffer les adventices et de produire et stocker les nutriments pour la culture suivante.

Enfin, l’utilisation du réfractomètre en cours de culture permet de vérifier l’état nutritif de la sève. En fonction des résultats, des pulvérisations foliaires (humisol, thé de compost ou solutions minérales) sont appliquées de façon à éviter tout stress pour la plante. De nouvelles analyses peuvent être effectuées par réfractomètre pour en voir les effets. Quelques résultats à la clé : plus de 20 % de sucres (bricks) après pulvérisations pour une culture de blé, 45 q/ha pour un épeautre en biodynamie ou encore 130 q/ha (même rendement qu’en conventionnel avec apport de lisier mais sans apport d’engrais minéral et pesticides).

 

L’agriculture régénératrice que prône Friedrich Wenz et Ulrich Schreirer est largement inspirée de travaux de la biologiste et agronome australienne Christine Jones. ©Guihard/Pixel Image

L’agriculture régénératrice que prône Friedrich Wenz et Ulrich Schreirer est largement inspirée de travaux de la biologiste et agronome australienne Christine Jones. ©Guihard/Pixel Image

Friedrich Wenz, agriculteur allemand, est venu exposer les notions d’agriculture régénératrice à des producteurs tourangeaux. ©Guihard/Pixel Image
Friedrich Wenz, agriculteur allemand, est venu exposer les notions d’agriculture régénératrice à des producteurs tourangeaux. ©Guihard/Pixel Image

 

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