Un programme européen pour améliorer les plantes

Le projet européen Invite de 8 millions d’euros, animé par François Laurens de l’Inra d’Angers, devrait améliorer sensiblement les conditions de sélection de nombreuses espèces dont le blé. Photo : Ingo Bartussek

Invite est un projet européen de 8 millions d’euros, entrepris et coordonné par François Laurens, chercheur à l’Inra d’Angers. Il devrait permettre d’introduire l’intelligence artificielle dans les programmes de sélection et de contrôle de nombreuses espèces mais aussi servir finalement aux producteurs.

Près de 150 personnes ont répondu à l’invitation de François Laurens, chercheur à l’Inra d’Angers, spécialiste de la sélection du pommier, de venir assister à la première réunion du projet Invite (Innovations in plant variety testing). Durant trois jours, du 8 au 10 juillet, chercheurs, sélectionneurs publics ou privés, représentants des offices d’études et de contrôles des variétés et des centres d’expérimentations vont découvrir ce programme européen financé dans le cadre du dispositif H2020 à hauteur de 8 millions d’euros sur cinq ans. Invite porte sur la thématique de l’intelligence artificielle appliquée à la caractérisation des plantes. Il s’agit de tester les dernières technologies que sont les robots, les outils moléculaires et la machine e-learning (modélisation à partir d’un nombre conséquent de données) pour améliorer les techniques de sélection, de contrôle et de production des plantes. Plus précisément, des bio-indicateurs du stress abiotique et des bioagresseurs seront identifiés, des outils de phénotypage et génotypages élaborés pour mesurer ces bio-indicateurs, des modèles mis au point ainsi que des outils statistiques pour prédire la performance des variétés dans des environnements et des modes de production variés. Ce projet mobilise 29 partenaires de 13 pays différents.

Tous les instituts techniques impliqués

Sept espèces pilotes seront concernées : blé, maïs, tournesol, ray-grass, pomme, tomate, pomme de terre et pour certains aspects luzerne, soja et colza. Ces travaux feront appel à des domaines très variés (agroécologie, éco-physiologie, modélisation, génétique quantitative, épigénétique, phénotypage, robotique, agronomie, amélioration des plantes, bio-informatique, biostatistique et socio-économie). Les principaux instituts techniques français sont impliqués : Acta, Arvalis, Terre Inovia et le CTIFL. Huit centres de recherche Inra figurent aussi parmi les partenaires (Montpellier, Toulouse, Avignon, Clermont-Ferrand et Lusignan). L’ESA (European seed association) qui regroupe en grandes cultures les sélectionneurs européens y est également associé, de même que l’OCVV (Office communautaire des variétés végétales). En Anjou, le Geves et l’Université d’Angers participent aux travaux.

En sélection, nous visons plus de précision, de fiabilité tout en cherchant à être plus rapide, spécifie François Laurens. Dans notre centre Inra, nous semons 10 000 pépins de pommes par exemple. Notre problématique mais aussi celle des sélecteurs et des agents des offices d’autorisation des variétés, reste de déterminer la couleur des fruits, de quantifier le nombre de pommes plus ou moins vertes sur un arbre. L’utilisation de caméras permettrait de répondre à nos attentes. En blé, le stress hydrique et la problématique de l’eau seront parmi les principaux sujets étudiés.

Ce projet a l’avantage de couvrir une large palette d’espèces de filières différentes afin de pouvoir mutualiser les résultats.

Des résultats attendus

Les travaux ont commencé le lundi matin par un exercice très pratique. Dans le verger de l’Inra à Angers pour les opérateurs concernés par les fruitiers et à la station Geves à la Pouëze (49) pour ceux qui se préoccupent des grandes cultures, des entreprises sont venues montrer leur matériel comme cette société néerlandaise Phenospex qui présente un outil d’image multispectral utilisable au champ.

Les acteurs du projet pourront ainsi mieux se rendre compte des outils disponibles et pourront peut-être les intégrer dans leurs expérimentations, affirme François Laurens. À Angers, nous avons fait le choix des lunettes connectées développées par l’université qui devraient à terme permettre d’interpréter les images prises dans le verger. En blé, des drones rendront le même service. L’objectif est de trouver des outils faciles d’utilisation.

Le projet a démarré officiellement le 8 juillet au soir en présence Martin Ekvad, président de l’OCVV, Christian Huygue, directeur scientifique agriculture de l’Inra et président du Geves, Päivi Mannerkorpi, représentant de la direction générale de la Commission européenne et Kees Ettekoven président de l’UPOV (Union internationale pour la protection des obtentions végétales). Les retombées de ce projet sont très attendues, notamment des sélectionneurs.

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