Un molluscicide naturel qui fait ses preuves

Si l’on reproche, bien malgré nous, aux produits de biocontrôle de ne pas se substituer totalement aux produits conventionnels, force est de constater que le phosphate ferrique a l’air de faire ses preuves. Grâce à ce molluscicide naturel, la limace trépasse.

La lutte anti-limace n’est pas qu’une affaire de produits. Elle s’appréhende à toutes les étapes de l’itinéraire technique des cultures et à l’échelle de la rotation comme le rappelle Pierre Olçomendy, chef marché anti-limaces pour la société De Sangosse. « Il ne faut pas négliger le travail du sol en intercultures, labour, déchaumage permettent de limiter les populations de limaces. Le roulage est aussi une intervention à privilégier avec l’objectif d’avoir une préparation de sol fine et de réappuyer le sol pour éviter les déplacements des ravageurs dans les interstices du sol. Il faut aussi raisonner les rotations en alternant des cultures de printemps et des cultures d’automne pour perturber les cycles de reproduction de la limace ». La lutte anti-limace s’appréhende aussi en privilégiant les auxiliaires, prédateurs naturels des limaces. On pense évidemment aux carabes qui se régalent des limaces mais aussi la macrofaune, oiseaux, rongeurs, hérissons et même grenouilles. « Ces prédateurs naturels ont besoin de refuges, donc tous les aménagements de bords de parcelles qui contribuent à leur conférer un abri sont les bienvenus, haies, couverts végétaux, bandes enherbées etc… » explique Pierre Olçomendy.

La lutte chimique vient évidemment en complément de toutes ces autres approches combinées. Et comme la nature est généreuse, la lutte par une solution alternative dite de biocontôle est aussi envisageable. En effet, le phosphate ferrique, d’origine minérale et naturellement présent dans les sols, est reconnu pour avoir des propriétés létales sur les mollusques (limaces et escargots). Il est inscrit à la liste des produits reconnus comme solutions de biocontrôle réglementaires.

10% du marché des anti-limaces

« Concrètement, le phosphate ferrique s’accumule dans l’intestin du ravageur indésirable, il perturbe le métabolisme du calcium et bloque la digestion et entraînant la mort de l’animal », précise le responsable. Fort de cette ressource, la Société De Sangosse a formulé une solution à base de ce précieux phosphate ferrique. « Nous avons fait un pré-lancement en 2016, de la solution IRONMAX PRO®, composée de 3 % de phosphate ferrique  IP MAX®. La véritable année de lancement est cette campagne 2017 », explique Pierre Olçomendy en ajoutant « La société De Sangosse est leader sur le marché des anti-limaces, nous souhaitons mettre en avant la complémentarité solutions conventionnelles et solutions de biocontôle pour répondre aux besoins des agriculteurs qui veulent des solutions efficaces et rentables ».  Parmi les contraintes du phosphate ferrique, Arvalis Institut du végétal a prouvé que le phosphate ferrique avait un mode d’action plus lent que les métaldéhydes. « Les travaux de R&D ont permis d’optimiser la formulation de la matière active pour donner naissance à IP MAX qui permet un mode d’action plus rapide. Par ailleurs, comme l’ensemble de notre gamme anti-limace, cette solution de biocontrôle bénéficie aussi de la technologie Colzactif®, une formule à base d’ingrédients de colza qui renforce son appétence car le colza est la plante préférée des limaces » détaille le chef produit.

Aujourd’hui le marché du biocontrôle en anti-limaces représente environ 10 % des parts de marché « Mais le contexte sociétal et réglementaire fait que c’est nécessairement un marché qui doit progresser dans les années à venir », poursuit le responsable.

Une efficacité à la hauteur du standard conventionnel

Et si la nouvelle solution de De Sangosse semble promise à un bel avenir, c’est que selon Pierre Olçomendy, sa formulation à dose homologuée affiche les mêmes performances que la meilleure référence du marché conventionnel. Ce qui signifie qu’une telle solution de bioncontrole peut se substituer entièrement à un produit conventionnel. Ce qui est rarement le cas pour l’ensemble des produits de biocontrôle en grandes cultures. D’un point de vue utilisation, on est sur de l’épandage classique, ce qui permet aussi de ne pas perturber les pratiques de l’utilisateur. Gros atout pour son acceptation sur le terrain. « Pour sa première année de lancement, nous n’avons eu aucune réclamation, et c’est suffisamment rare pour être souligné lorsqu’on sort une solution de biocontrôle c’est signe que l’utilisateur est satisfait de son efficacité et s’est très bien accommodé de son utilisation », se réjouit Pierre Olçomendy.

Gérer les limaces grâces aux solutions de biocontrôle semble bel et bien être une réalité. Les solutions existent et prouvent leur efficacité. Mais ne jamais oublier qu’elles doivent toujours venir en complément d’une approche agronomique raisonnée.

 

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