Un biofertilisant pour économiser jusqu’à 50% des apports d’azote

Un biofertilisant en apport foliaire sur blé ou sur maïs, permettant de réduire la dose totale d’azote de 50% ? Une aubaine alors que Bruxelles a verdi sa feuille de route et propose de baisser de 20% les apports d’engrais d’ici 2030! C’est sur cette innovation forte que mise Hermouet, un négociant vendéen. Après une première campagne test en 2018-2019, l’entreprise basée à Beaulieu-sous-la-Roche s’apprête à renouveler les essais avec optimisme.

«Depuis un an, nous testons un produit de l’entreprise espagnole Symborg à base de micro-organismes sur blé tendre et sur maïs, explique Mickael Murail, responsable logistique, qualité et engrais chez Hermouet. Cette poudre soluble, apportée à raison de 3kg/ha, peut être mélangée dans le pulvérisateur lors d’un désherbage de rattrapage ou avec un fongicide au printemps, pour un apport réalisé après l’hiver, puisque le gel peut nuire à l’effet du produit. Le biostimulant contient des micro-organismes qui agissent au contact du feuillage des cultures, leur permettant de capter l’azote de l’air. L’objectif est de pouvoir réduire les apports totaux de fertilisation de 50% ! Nos premiers essais réalisés l’an dernier sur maïs ont permis d’observer une réduction de 42% de l’apport d’engrais azoté tout en conservant les mêmes rendements.»

Si le premier apport azoté et le troisième restent conduits de façon classique, l’innovation étudiée par Hermouet vise à réduire la fertilisation lors du deuxième apport en blé tendre. «Nous allons étendre nos essais en 2020 sur blé dur, et mettre en place un réseau de quatorze parcelles suivies par nos sept techniciens, avec un maximum de 10 kg de produit testé chez chaque agriculteur, avant de pouvoir monter progressivement, précise Laure Jacques, responsable technique Hermouet. Dans le réseau des négociants en France, ce sont 800 parcelles qui devraient ainsi être suivies en 2020.» Aucun test n’est pour le moment prévu en colza et en tournesol chez Hermouet, qui ne se ferme pas la porte sur ces cultures.

Commercialisation du biofertilisant prévue en 2021

Le produit, dont le nom et le prix n’ont pas été dévoilés lors de la présentation, disposerait déjà d’une AMM dans plusieurs pays dont l’Espagne, siège de l’entreprise Symborg. «L’objectif n’est pas de pousser les rendements ni d'accroître les taux de protéines, mais de réduire la fertilisation azotée, complète Laure Jacques. En ciblant avec ce biostimulant le deuxième apport d’azote, vous avez toujours le temps de réaliser une rectification sur le troisième.» Une raison suffisante pour motiver les curieux à tester l’innovation. Hermouet espère ensuite obtenir le droit de commercialiser ce biostimulant en 2021. L’entreprise y voit aussi un moyen de répondre aux enjeux environnementaux, avec une solution «en plein dans la transition agroécologique», se félicitait François Gibon, directeur du Naca, lors du point presse Vert l’Avenir chez l’entreprise Hermouet.

En parallèle, le négoce mise aussi sur les mycorhizes. «Ici, le but n’est pas de réduire les intrants, mais d’optimiser le développement des cultures et de réduire les stress, surtout en cas de problématique sécheresse», poursuit Mickael Murail. Les mycorhizes en traitement de semences mais aussi en microgranulés et en poudre mouillage correspondent à 1000 ha de cultures chez le négoce vendéen. Le sujet est d’ailleurs également travaillé avec l’entreprise espagnole Symborg.

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