UE : soutenir la bio par des alternatives aux produits phytosanitaires

Photo O.Lévêque/Pixel6TM

Dans le cadre de sa stratégie "Farm to Fork" (de la ferme à la fourchette), la Commission européenne a défini des objectifs d'ici 2023 de réduction de 50% de l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques, ainsi que celui d'atteindre 25% des terres agricoles en production biologique. De "tels objectifs arrivent à point nommé" pour l’eurodéputé Éric Andrieu, alors que la Commission européenne finalise sa proposition de révision de la directive sur l'utilisation durable des pesticides (directive SUD) pour mars 2022, a indiqué Pilar Aguar Fernandez, directrice des audits et analyses sanitaires et alimentaires de la DG santé à la Commission européenne, lors d’un webinaire organisé le 16 novembre dernier, en partenariat avec l’IFOAM Europe (groupement européen des mouvements de l'agriculture biologique, dont la FNAB fait partie).

Avec "déjà plus de 500 produits de biocontrôle homologués et 40% des usages de pesticides pouvant être couverts par des solutions de biocontrôle", Éric Andrieu a insisté sur l’intérêt de répondre au "travail de désinformation" de ceux qui ont jugé que la stratégie Farm to Fork de l’Union européenne "mènerait à la famine mondiale", et a poursuivi :

L’enjeu est de changer de modèle agricole. Il faut développer les approches préventives de gestion des ravageurs et ne pas être dans le curatif. Nous devons avoir une vision plus systémique, avec davantage de complémentarités végétal-animal, et continuer les travaux sur la génétique, comme les nouveaux cépages hybrides en vigne, qui aideront à se passer de la chimie. Le progrès n’est pas dans la robotisation de l’agriculture, ni dans les OGM. La 3e révolution agricole sera agroécologique.

Changer l'évaluation des produits naturels

Dans son témoignage, Frank Volk, président directeur général de l’entreprise allemande Biofa spécialisée dans les solutions de biocontrôle, a souligné l’importance d’avoir une évolution du cadre réglementaire européen d’évaluation et d’enregistrement des substances d’origine naturelle qui ne doit être calquée sur celui des produits chimiques. De son côté, Jutta Kienzle, scientifique indépendante spécialiste de l’agriculture biologique, a rappelé l’intérêt d’avoir une approche holistique grâce à l’AB au-delà d’une réflexion à la culture, et avec une résilience élevée en réduisant au maximum la dépendance aux intrants. "Il conviendrait de mettre en place un groupe d’experts pour revoir les autorisations autour des substances naturelles, car le cadre d’enregistrement actuel n’est pas adapté aux substances naturelles déjà présentes dans l’environnement", a souligné la chercheuse.

Si Éric Andrieu a précisé, en matière d’agriculture biologique, attendre beaucoup de la Commission européenne – acteur qui a, selon lui, "pris la mesure de la situation" par la stratégie Farm to Fork et la réforme de la PAC –, l’eurodéputé espère que l’ambition de la bio ira ensuite au-delà des 25% des surfaces. "La révision de la directive SUD doit être une étape pour lever les obstacles à l’inscription de substances naturelles, et accompagner l’essor de l’AB pour des enjeux d’agriculture, d’alimentation, de santé, de biodiversité et de climat."

Révision des plans stratégiques bio

De son côté, l’IFOAM a publié, le 18 novembre dernier, une étude sur la place de l’agriculture bio dans la nouvelle PAC, et fait le constat que cette dernière ne contribuera pas à un développement significatif de l'agriculture biologique dans l'Union européenne. IFOAM Organics Europe appelle la Commission européenne à "veiller à ce que les États membres révisent leurs projets de plans stratégiques et proposent de meilleures mesures et des budgets appropriés pour stimuler la production et la demande biologiques, conformément au plan d'action de l'UE sur le développement de l'agriculture biologique."

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