Sortie du glyphosate : un rapport parlementaire avertit sur les impasses techniques

Sortie du glyphosate : un rapport parlementaire avertit sur les impasses techniques. Photo : stopabox

Le temps presse, l’année 2020 sera la dernière avant l’interdiction d’une majorité des usages du glyphosate. Une mission d’information de parlementaires sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate indique "qu’on ne peut pas attendre l’échéance du 1er janvier 2021 pour que les exploitants français sachent s’ils sont soumis à un arrêt immédiat de leur usage du glyphosate ou s’ils peuvent bénéficier d’un délai […]. Les cultures se programment plusieurs mois à l’avance, et même plusieurs années quand elles s’inscrivent dans une stratégie de rotations."

Dans ce rapport, les parlementaires regrettent en premier lieu de ne pas disposer de données plus récentes que celles de 2017. Ils demandent donc que les enquêtes soient généralisées sur l’usage du glyphosate au sein de chaque interprofession en lien avec les instituts techniques agricoles. Ils demandent aussi à ce que soit créée une plateforme nationale d’enregistrement des produits phytopharmaceutiques utilisés et du glyphosate en particulier.

Dans les faits, le rapport précise qu’en 2017, environ 8 831 tonnes de glyphosate ont été utilisées en France (30 % de l’ensemble des herbicides vendus). 16 % des volumes sont destinés à un usage non agricole et 0,4 % est utilisé par la SNCF. Si l’on rapporte ces chiffres par secteur, en moyenne en grandes cultures, la quantité de glyphosate utilisée est de 114 g/ha, 511 g/ha en viticulture, 782 g/ha en arboriculture, 48,5 g/ha en maraîchage et 720 g/ha en agriculture de conservation des sols.

La suite du rapport donne les objectifs à mettre en œuvre rapidement.

D’ici la fin juin 2020, l’Inra et les instituts techniques devront préciser les situations qui ne pourront supporter un arrêt du glyphosate dès le 1er janvier 2021 sans menacer la survie de l’exploitation ainsi que les délais qu’il faut raisonnablement envisager pour préparer leur sortie définitive. Chacune de ces situations devra être justifiée techniquement et une révision annuelle des critères de dérogations (situation et délais) devra être envisagée.

Sur ce point, le rapport mentionne un rapport de l’Inra daté de 2017 "Usages et alternatives au glyphosate dans l’agriculture française" qui faisait état des utilisations et des alternatives. Les parlementaires précisent qu'entre "une alternative identifiée ou mise au point et son application sur le terrain, plusieurs années peuvent s’écouler. Les techniques ne sont pas toutes parvenues au même niveau de maturité et le transfert des connaissances est long."

Le rapport précise qu’il est essentiel que les agriculteurs puissent se préparer à la transition en toute connaissance de cause, dans un délai réaliste mais qui n’en est pas moins exigeant. La mission attend aussi que le gouvernement clarifie son message à l’égard des agriculteurs sur les usages qui bénéficieront ou non d’une dérogation.

 

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