« Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance »

 « Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayer l’ignorance ». © Morganimation/Fotolia

Les agriculteurs sont-ils assez formés sur les marchés agricoles ?

Un sondage réalisé par La Coordination Rurale, à l’occasion du dernier Salon de l’agriculture, semble le confirmer  « les agriculteurs interrogés ont peu de connaissances sur les marchés import/export de leurs produits… Ils ignorent par exemple que 90% des volumes de céréales sont destinés au continent africain. La majorité n’a pas encore intégré le fait que, depuis plusieurs années, l’Ukraine déverse majoritairement ses excédents céréaliers sur le marché européen. »

Alors comment un agriculteur peut-il réagir à une information concernant la dévaluation de la monnaie égyptienne par exemple ou à la mise en place d’une taxe à l’importation en Inde s’il n’a pas un minimum de connaissances ?

La Commission européenne recommande la formation

La modification de la PAC a progressivement exposé les entreprises agricoles aux lois du marché. Phil Ogan, commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural, a constitué il y a un an un groupe de travail (La Task force marchés agricoles) afin de formuler des recommandations pour l’élaboration des politiques publiques à venir alors qu’il n’est pas envisagé par la Commission de sortir les marchés agricoles européens du contexte mondial.

Parmi les 7 sujets étudiés par la Task Force, 3 thématiques ressortent : les outils de gestion des risques, les marchés à terme et la transparence des marchés. Sur tous ces points, le groupe de travail a recommandé la formation des producteurs dans la gestion du risque de prix.

Tout le monde est aujourd’hui d’accord sur ce sujet. Le dernier rapport d’activité de l’AGPB titrait « La gestion des risques (devient un) enjeu central pour l’avenir » et dans la gestion de risque, il y a un élément clé : le risque de prix. Xavier Beulin, peu avant son décès, faisait également part chez Euronext du besoin de développement de nouveaux marchés à terme pour permettre une meilleure gestion des risques de prix dans différentes filières.

 

« La gestion des risques (devient un) enjeu central pour l’avenir ». © Robert Kneschke/Fotolia

 

Pour réussir, il faut se former

 « Dans le domaine de la gestion des risques de prix, ODA fait, depuis bientôt 20 ans, un travail de pionnier en la matière. Nous avons formé plus de 13000 agriculteurs dans des sessions de 3 jours, sans parler des étudiants, professionnels et journalistes... », souligne Renaud de Kerpoisson, président d’ODA.

« Mais ce n’est pas une formation de 3 jours qui permettra aux agriculteurs de maîtriser la volatilité des prix. Depuis toujours, ODA mise sur la proximité de ses équipes. Par des réunions de groupe très régulières, nous formons en permanence nos adhérents. Nous les faisons passer progressivement de la "connaissance" à la "compétence". Nous fournissons des outils pédagogiques solides et adaptés, mis au point au fil des années. Nos formations sont animées par des consultants qui connaissent le contexte local », rappelle Didier Nedelec, le directeur général.

Et la formation à la gestion du risque de prix est d’autant plus importante que cette discipline n’est malheureusement pas enseignée dans les formations initiales.

Mais ces formations se focalisent dans un premier temps non pas sur les marchés ou les marchés à terme, mais sur la réalité de l’exploitation, ses coûts de revient, sa situation financière, ses objectifs… Nul besoin de changer son organisme stockeur pour améliorer ses marges. Par ailleurs, les stagiaires qui se dirigent vers les marchés à terme sont prudents et utilisent ces outils progressivement. Ils continuent de livrer une partie de leur récolte au prix moyen en guise de répartition des risques.

 

 

Les stagiaires qui se dirigent vers les marchés à terme sont prudents. © Alfexe/Fotolia

 

Louis Verhaeghe, responsable des programmes de formation chez ODA insiste : « Au fil des années, ODA a su développer une panoplie de formations qui vont de l’initiation à la vie des marchés, en passant par des formations de perfectionnement sur les marchés à terme, sur les contrats commerciaux (le dernier-né), sans oublier la formation continue dans nos clubs. Et c’est par cette mise en pratique en club, avec des consultants ODA,  que l’agriculteur passe plus rapidement du stade de la connaissance à celui de la compétence. »

 

Dans le rapport d'activité de Vivea , il est indiqué que « 93% des stagiaires estiment que la formation suivie a contribué à acquérir de nouvelles compétences/connaissances et 63% déclarent avoir modifié leurs pratiques par la suite ». C’est dire l’étendue des besoins.

Cependant, malgré les aides à la formation professionnelle que propose Vivea, certains agriculteurs trouvent qu’investir 100 ou 200 €, c’est trop cher pour se former. Renaud de Kerpoisson répond volontiers avec cette citation empruntée à Abraham Lincoln : « Si vous trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance ».

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