Seulement 29,4% des chefs d’exploitation sont assurés contre les risques climatiques

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Alors que chacun s’accorde sur la multiplication des aléas climatiques, sanitaires, réglementaires, financiers voire médiatiques, une étude menée par le groupe Bessé, conseil en assurances révèle le faible niveau des couvertures de l’agriculture française: seulement 29,4% des chefs d'exploitation sont assurés contre le risque climatique. « Il existe des dispositifs les uns à côté des autres, mais il faut sans doute leur donner de la cohérence », constate Gildas Tual, directeur maritime et logistique pour le groupe Bessé. « Pour répondre aux enjeux, Bessé a rencontré des professionnels du secteur, afin d’identifier les besoins réels du secteur agricole en matière de gestion du risque. Le panorama témoigne d’une importante diversité des besoins, des acteurs et des outils à mettre en place, mais aussi de la nécessité à réfléchir collectivement à la façon dont les agriculteurs et industriels peuvent construire des systèmes plus résilients », insiste Estelle Urien, directrice agro-alimentaire pour le groupe.

Le premier constant qui ressort de cette étude est que vis-à-vis du risque climatique, malgré l’existence du contrat socle, il ne semble pas enthousiasmé les chefs d’exploitation, en raison d’une franchise sans doute trop dissuasive et d’un seuil de déclenchement trop élevé. Parmi les outils disponibles et qui ont séduit les professionnels, on retrouve le FMSE (fonds de mutualisation sanitaire et environnementale). En 2018, 14000exploitations ont pu être indemnisées contre 1400 en 2015, ce succès, même s’il reste modeste, est sans doute lié à la rapidité d’indemnisation à la suite de l’aléa, indique le rapport. Les personnes interrogées soulignent aussi que la réforme fiscale 2019 devrait inciter les agriculteurs à épargner pour mieux faire face aux sinistres. La loi de finance 2019 permet en effet de constituer une épargne défiscalisée et mobilisable en cas d’aléa. Il ne faut pas non plus passer sous silence, les contrats à terme : « Ils permettent d’introduire davantage de transparence et de confiance sur le marché agricole en offrant une meilleure couverture "risques" aux agriculteurs », indique l'étude. Les experts estiment 2000 à 3000 agriculteurs qui utilisent réellement les marchés à terme. « Il y a énormément de pédagogie à faire parce que les agriculteurs doivent apprendre à vivre avec la volatilité des prix qui est supérieure à celle du rendement. Il faut amener l’ensemble de la profession à avoir la culture de gestion du risque », témoigne pour sa part Michel Portier, directeur du cabinet Agritel.

Ce chantier devra être l’un grand enjeu de la prochaine Pac, l’Europe doit s’emparer de cette question et créer des systèmes de gestion de risques adaptés. Certes, c’est une forme de subvention, mais c’est ce que font déjà et depuis longtemps toutes les grandes puissances agricoles du monde.

 

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