Ségo, Monsanto et Ferrero : démons et des mots !

Dimanche soir Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, annonçait que le Roundup de Monsanto serait interdit en vente libre aux particuliers à partir de 2016. Et lundi soir, interviewée dans Le petit journal de Canal+, c’est sur l’entreprise italienne Ferrero que Ségolène Royal jette l’opprobre en annonçant qu’il faut arrêter de manger du Nutella pour lutter contre le réchauffement climatique. Erreur politique, coup de com’, provocation ou spontanéité devenue légendaire ? Chacun l’interprétera comme il voudra.

À propos du glyphosate, Monsanto n’a pas tardé à réagir estimant qu’à l’heure actuelle « absolument aucune nouvelle donnée scientifique récente ne permet de remettre en cause la vente de Roundup, en ajoutant que, dans les conditions recommandées d’utilisation figurant sur l’étiquette, le produit ne présente pas de risque particulier pour l’utilisateur ». Il est vrai que jusqu’à présent aucune étude sérieuse n'a jamais démontré le caractère toxique du glyphosate, principe actif du Roundup. En revanche, certains composants de sa formulation - des surfactants notamment - ont une toxicité avérée. Mais le Roundup est loin d'être le seul produit phytosanitaire à contenir ces substances ! La décision de Ségolène Royal est prise sur la base d’un rapport émanant de l’OMS qui reprend un avis du Circ (Centre international de recherche contre le cancer) classant le glyphosate comme cancérogène « probable ». À ce stade les mots ont du sens, dire qu’une chose est probable ne signifie pas qu’elle est avérée…

 

De l’huile sur le feu

À propos du Nutella, la ministre dénonce à l’évidence l’exploitation intensive et massive de l’huile de palme. Cette huile controversée a toutes les raisons de l’être, lorsqu’on sait que depuis 15 ans la production d’huile de palme mondiale augmente de 5% tous les ans, on imagine bien que les coûts écologiques ne sont pas nuls. Mais le géant italien a déjà largement communiqué sur le sujet en indiquant s’approvisionner entièrement à partir d’une filière certifiée « durable ». Mais ce qui nous fait sourire dans l’histoire ce serait plutôt la réaction des Italiens à l’idée que l’on s’en prenne à ce patrimoine culinaire. Un député italien aurait même demandé des excuses à la ministre et les internautes n’ont pas tardé aussi à se mobiliser autour du #JeSuisNutella.

Et à propos du climat, c’est aussi le Pape François qui s’en mêle cette semaine puisqu’il publie ce jeudi une encyclique sur l’écologie et le changement climatique, une première pour un Pape. Elle sera évidemment étudiée de près, preuve qu’il s’agit de l’affaire de tous. Le Pape aura probablement à cœur de parler d’écologie sociale et de rappeler que la crise écologique touche d’abord les plus pauvres, ceux-là même qui n’ont jamais vu un pot de Nutella et/ou utiliser un jour du Roundup pour désherber leur carré de jardin. « Tu ne pollueras point » titre le journal Libération et c’est sans aucun doute le message que le Pape délivrera aux plus puissants. Un message qui sera probablement relayé partout dans le monde chrétien et au-delà. Suffira-t-il à faire bouger les choses ? Une chose est sûre, il sera bien plus symbolique et espérons plus efficace que les quelques mots de la ministre. 

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