Repenser nos modes de consommation pour plus de résilience

Le manque de sobriété dans nos modes de consommation conduit à la déforestation et à l'émission de GES. Crédit: fotovika/Adobe Stock

50% des émissions des gaz à effet de serre de la France sont dues aux importations. Les conséquences sur la biodiversité, sur la consommation de ressource énergétique et sur la pollution sont visibles. De par leur consommation, la France comme l’Europe sont responsables de déforestation dans le monde. Face à ces constats, de nombreux organismes professionnels étudient différents leviers et scénarios pour lutter contre ce phénomène à tous les niveaux: producteur, transformateur et consommateur.

Une question de bon sens et de volonté !

"Notre système agricole n’est pas durable, affirme Sarah Martin, coordinatrice alimentation durable au sein de l’Ademe, lors d’un webinaire organisé par Solagro sur les importations et la face cachée de nos consommations. 25% de nos émissions de GES sont dues à notre alimentation. Sans compter que pour la produire, la biodiversité, les ressources disponibles et également le revenu agricole sont impactés." Pour atteindre la neutralité carbone, l’Ademe a étudié quatre scénarios et différents leviers contrastés. En substituant une part des protéines animales par des protéines végétales, l’Ademe avance que la France pourrait réduire ses importations d’aliments destinés à la production animale (tourteaux de soja, par exemple). "Consommer moins de viande, c’est aussi réduire la production de certaines cultures dédiées à l’élevage au profit d’autres cultures destinées à l’alimentation humaine, indique Sarah Martin. Nous devons également changer la composition de notre assiette, consommer moins de produits exotiques et davantage de produits de saison, et limiter le gaspillage alimentaire. En diminuant ces pertes, un tiers des volumes produits, nous aurions besoin de moins produire. Encore une fois, l’objectif consiste à réduire nos émissions de GES." Pour limiter les flux de transport, l’Ademe préconise autant que possible de consommer des produits issus de notre territoire. Elle encourage également des pratiques plus agroécologiques et plus autonomes en intrants pour réduire notamment les importations d’engrais et les flux d’énergie.

Trouver le bon compromis entre résilience et rentabilité

"La réduction de notre empreinte sur la biodiversité importée est essentielle et passe notamment par la sobriété de notre mode de consommation, tant sur l’alimentation que sur nos modes de vie", indique Caroline Gibert, chargée de mission agriculture et biodiversité pour Solagro. Dans son scénario Afterres2050, Solagro a étudié différentes alternatives pour un système agricole plus durable:

  • orienter les systèmes de production vers des besoins en intrants plus faibles.
  • Désintensifer l’élevage et être davantage autonome dans l’alimentation animale (par exemple, produire du méteil pour réduire les importations de tourteaux de soja).
  • Relocaliser certaines productions en France (substituer l’huile de palme dans les carburants par de l’huile de colza).
  • Généraliser l’agroécologie (diversifier les cultures, augmenter l’implantation de haies et favoriser les semences paysannes et les savoir-faire locaux).
  • Promouvoir les labels durables, y compris pour la pêche.

"Pour préserver notre biodiversité, tous les scientifiques s’accordent à dire qu’il n’est pas trop tard pour agir au niveau local comme mondial. Les leviers sont nombreux, mais doivent aller de pair avec un gain global pour le producteur. Il convient donc de trouver le compromis", précise Caroline Gibert.

 

 

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