Un nouveau carburant des champs est né. La société française Global Bioénergies vient de livrer son premier lot d’essence issue de déchets agricoles au constructeur allemand Audi. Il aura fallu sept ans pour que le pilote industriel basé à Pomacle-Bazancourt (Marne) sorte sont premier litre d’essence "verte".
Concrètement, ce nouveau carburant est obtenu à partir d’une recette différente de celle du bioéthanol. Dans le cas du bioéthanol, c’est l’alcool éthylique obtenu à partir de la fermentation de sucres qui est mélangé à l’essence traditionnelle à hauteur de 10 % maximum, au-delà les moteurs ne le supportent pas. Dans le cas qui nous occupe, le nouveau carburant "isooctane" on peut aller à un taux d’incorporation de 99 %. La recette : il s’agit de faire fermenter un mélange du sucre ou des déchets agricoles type paille de blé avec des bactéries génétiquement modifiées. Ce mélange produit le gaz isobutène lui-même transformé en isooctane.
Interrogé par France Inter, Marc Delecourt, directeur de la société Global Bioénergies explique que "ce nouveau carburant a un intérêt économique pour préparer l’après-pétrole, un intérêt environnemental car les biocarburants sont connus pour émettre moins de CO2 et un intérêt fiscal pour les constructeurs automobiles, encouragés à moins polluer ".
Après le pilote de Pomacle-Bazancourt, c’est en Allemagne que la société entame la construction d’une deuxième usine avec des capacités de production supérieures. La phase de production industrielle est envisagée pour 2018. En attendant, le constructeur Audi va faire des tests moteurs. Pour Reiner Mangold, directeur du développement durable chez le constructeur allemand, "une étape décisive a été franchie vers la production du e-benzin d’Audi. Nous nous félicitons à l’idée de collaborer avec Global Bioenergies sur un procédé permettant la production d’isooctane renouvelable et non issu de la biomasse".
