"Préserver une alimentation pour tous, non exclusive économiquement"

Photo : wetzkaz

Dans une tribune publiée par Sébastien Abis, chercheur associé à l’Iris (lien) et directeur du club Demeter, le spécialiste analyse les forces et faiblesses de la France sur les marchés internationaux. Le premier constat porte sur le fait que "la France accélère moins vite que d’autres", quant à sa conquête sur les marchés internationaux. Il rappelle en effet que la France était 2e puissance exportatrice mondiale en 1990, alors qu’elle pointe désormais à la 6e place. En préambule de son analyse, il rappelle toutefois que concernant le secteur agricole, la balance commerciale est excédentaire : "Il s’agit d’un des rares secteurs qui génère aujourd’hui encore davantage d’exportations que d’importations."

Sébastien Abis pose donc la question suivante : "La France va-t-elle conserver son excédent commercial agricole et agroalimentaire après 2020 ?"  Et il n’est pas le seul à s'interroger à ce sujet, puisqu’il cite un rapport du Sénat qui insiste sur l’accroissement significatif des importations agricoles et agroalimentaires et sur un autre de la Cour des comptes qui pointe du doigt les mêmes enjeux.

Il rappelle les différents facteurs qui pénalisent notre compétitivité, "coût du travail, fiscalité moins favorable, réglementation environnementale exigeante et parfois excessive, des difficultés persistantes pour de nombreuses PME à opérer sur les marchés internationaux, des filières qui ne sont pas encore suffisamment organisées pour agir avec efficacité dans la mondialisation…"

Par ailleurs, il formule un certain nombre de recommandations susceptibles de redonner de la compétitivité. Il insiste d’abord sur le fait que ces enjeux doivent faire l’objet d’un cadre interministériel plus stable et simplifié d’appui aux entreprises et du développement d’un marketing diplomatique optimisé. Sébastien Abis résume les choses avec la formule suivante : "Jouer collectif, compact et resserrer les lignes." Il plaide aussi pour une PAC ambitieuse et qui protège, il estime que la France ne joue pas assez avec ses atouts que sont la recherche, la formation, la francophonie, la logistique terre-mer, le continuum extérieur entre commerce, coopération et influence.

Mais il y a un point sur lequel  il souhaite insister : "La notion d’alimentation pour tous." Dans son analyse il rappelle que la France est capable de produire, quantité, qualité, diversité. Qu’à travers le monde, elle est reconnue pour l’alimentation saine et sûre qu’elle propose. "Cette alimentation pour tous est le résultat d’une agriculture pour tous. Nous avons la chance de voir une vaste mosaïque de systèmes agricoles coexister […] au service de besoins multiples et de consommateurs pluriels qu’ils soient en France ou à l’étranger."

Pour lui, "il convient de préserver cette alimentation pour tous et qui ne soit pas exclusive économiquement […], attention à ne pas tomber dans le piège du très haut de gamme avec des produits qui ne seraient accessibles qu’à une minorité", rappelant au passage qu’en France et dans le monde, nombreux sont les consommateurs qui regardent le prix avant tout, et de conclure : "Soyons ambitieux mais dans un état d’esprit positif et inclusif, l’alimentation pour tous grâce aux agricultures de tous… Des productions en quantité ou de niche mais toutes mobilisées pour la sécurité alimentaire et les objectifs de développement durable."

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