« Plus légitime et moins distorsive »

Patrick Ferrère, délégué général du think tank Saf agr’iDées, pointe que les réalités agricoles de l’Europe sont très diverses depuis l’élargissement. Une réforme de la PAC devrait selon lui prendre en compte cette diversité par la subsidiarité sans pour autant créer de distorsions de concurrence. Il propose d’imposer aux États-Membres de consacrer une part obligatoire des soutiens à la gestion des risques.

 

Patrick Ferrère, délégué général du think tank Saf agr’iDées. Photo : Monique Dupont-Sagorin
« Le premier enjeu est de conserver la légitimité de la PAC. En particulier dans un contexte de crise, une politique n’est acceptable que si elle a un objectif précis. À ce titre, il semble difficile de défendre une PAC qui se résumerait à des soutiens directs identiques pour tous. Pour autant, les différences entre les agricultures des États-Membres rendent difficile une politique à la fois plus ambitieuse et identique partout. La part de liberté laissée à chaque État-Membre avait pour but de répondre à cette diversité de situations. Mais cela conduit pour l’instant à créer des distorsions supplémentaires et à aggraver les différences puisque certains pays ont choisi de recoupler une partie des aides alors que d’autres ne l’ont pas fait. Par exemple, les droits à paiement de base (DPB) varient ainsi environ de 15% selon que l’on soit céréalier en France ou en Allemagne. La subsidiarité peut être une bonne chose pour laisser à chaque État la possibilité de choisir les outils adaptés à son agriculture et pour cibler les secteurs de déprise mais un taux de recouplage minimum doit être imposé et les objectifs clairement dictés par l’Union européenne.

Assurer la marge

Il me semble que l’objectif premier doit être la gestion de la volatilité par des actions à même de donner de la résilience aux exploitations et un soutien des revenus lorsque cela est nécessaire. L’Union européenne devrait imposer aux États-Membres de consacrer une part fixe des aides à des mesures allant dans ce sens. Il faut une subsidiarité encadrée pour éviter de creuser les écarts et orienter les États-Membres vers des outils de gestion des risques parmi lesquels les assurances occupent une place de premier choix. Il faut avancer vers des produits assurantiels qui mixent les risques climatiques et économiques et permettent aux agriculteurs d’assurer leur marge. Ce n’est pas simple mais c’est ce qui semble le plus pertinent pour construire des solutions adaptées au plus grand nombre. Les assureurs savent faire du cas par cas et expertiser la situation en cas d’accident. Pour être juste, il faut une action européenne qui prenne en compte la situation globale de l’exploitation. Une baisse de prix n’a pas le même impact sur tous les types de structures agricoles ».

 

Retrouvez l'enquête complète sur la Pac2020 dans le numéro de septembre de Cultivar Leaders

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