Peut-il bouleverser la planète ?

Début décembre 2015, la température relevée à la surface de l’océan Pacifique, dans sa zone équatoriale, était de 2,35°C supérieure à la normale. Cette anomalie de température est synonyme d’un épisode El Niño de forte intensité. Si l’année 1997 fait figure de référence en termes d’intensité, l’anomalie de température était de 2,33°C donc légèrement inférieure à celle de 2015. Parmi les facteurs susceptibles de faire trembler les marchés, El Niño est un élément qui amène une certaine volatilité. Mais, à y regarder de plus près, certes il amène son lot de désordres climatiques, sécheresses et épisodes pluvieux exceptionnels sur certaines régions du monde, mais les impacts semblent plus d’ordre sociologique et économique pour les zones touchées que de nature à déstabiliser réellement les marchés agricoles mondiaux qui finalement anticipent. Mais si la météo était une science complètement exacte cela se saurait. Le phénomène El Niño est prévu pour durer jusqu’au printemps 2016, alors d’ici là beaucoup de choses peuvent encore se passer.  

 

Visuels mercator"Crédits : Mercator Océan / EU Copernicus Marine Service"

Le contenu thermique des océans des 300 premiers mètres de profondeur sert à quantifier l’énergie emmagasinée dans les premières couches de surface de l’océan. Cette énergie thermique disponible influence fortement les conditions atmosphériques notamment à l’échelle saisonnière. Par exemple, c’est en étudiant l’évolution du contenu thermique que l’on surveille l’évolution de l’intensité des cyclones ou le retour d’un phénomène comme El Niño. La carte montre en rouge, les zones où le contenu thermique est plus élevé que la moyenne, et en bleu les zones où il est plus bas que la moyenne. A gauche, le contenu thermique enregistré le 29 septembre 2015 et à droite le 3 janvier 2015

Interrogation sur l’huile de palme

L’une des plus grandes interrogations, au regard de ce qui a été observé par le passé, se porte plutôt sur l’huile de palme. « Lors du dernier épisode majeur 1997/1998, probablement similaire en termes d’intensité et de timing à celui de 2015, la production avait en effet baissé de 10%. Les impacts liés à l’alternance d’épisodes de sécheresse et d’excès d’eau ne s’observent sur les palmeraies qu’à plus long terme. Pour le moment, on n’observe pas de réelles baisses de la production. Et quand bien même, si la production venait à baisser significativement, il s’opérerait des transferts de flux vers d’autres types de plantes riches en huile, tournesol, soja », indique Antoine Liagre, analyste chez ODA.

Ainsi il ne semble pas que El Niño 2015, qui devrait se poursuivre jusqu’au printemps 2016, soit en capacité d’engendrer des bouleversements majeurs sur les marchés des matières agricoles. Certaines cultures de niche, hautement qualitatives comme le soja non OGM pourraient toutefois être affectées. Ce qui peut poser problème pour les pays qui en achètent ou tout au moins c’est une denrée qui pourrait se renchérir à l’image du pois qui début décembre au Canada se renchérissait de 40%. Il semble surtout qu’El Niño ajoute aux effets spéculatifs sur les marchés, mais sans qu’il soit forcément de nature à avoir des impacts de grande ampleur sur les cultures à l’échelle mondiale.

 

Retrouvez l'article complet sur Cultivar de janvier.

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