Les niveaux de prix des matières premières agricoles devraient rester assez faibles en 2017 à cause des stocks mondiaux pléthoriques, estime Rabobank, l’institution financière néerlandaise spécialiste des matières premières agricoles. « Une bonne chose pour les consommateurs mais une mauvaise nouvelle pour les agriculteurs », commente Stefan Vogel, responsable du marché des matières premières agricoles chez Rabobank et auteur de l’étude prospective sur 2017.
Les experts insistent sur 3 points « la volatilité, la macro-économie continueront d’être des drivers importants sur les marchés des matières premières. Par ailleurs, les décisions politiques de la Chine, plus gros importateur mondial, auront des conséquences importantes aussi sur les marchés. »
Premier focus, le blé. Faute d’accidents de récolte chez les principaux pays producteurs (à l’exception de l’UE), la lourdeur des stocks devrait continuer de peser sur les marchés. Pour les spécialistes, le buschel de blé ne devrait pas dépasser les 5 dollars à Chicago. Ils anticipent aussi une nouvelle récolte record dans le bassin de la mer Noire, mais aussi un retour des USA à l’export, pour compenser l’absence de l’Europe. Toutefois ils prévoient une contraction de la production mondiale de 1% en 2017.
Autre focus de Rabobank, le soja. Les récoltes records américaines devraient être suffisantes pour satisfaire la demande des 6 prochains mois. Toutefois, ils attirent l’attention sur le fait que la demande a souvent été sous-estimée par le passé. Toute l’attention est désormais portée sur la récolte sud-américaine. Premier constat, la réduction des surfaces en Argentine au profit du maïs et une croissance des surfaces au Brésil qui est moins importante que ces dernières années. Mais, sauf accident climatique majeur, la récolte devrait être importante. À surveiller, les surfaces plantées aux USA au printemps 2017, la part du maïs et celle du soja. Stefan Vogel indique qu’il y a peu de chances que les rendements soient aussi élevés que ceux de 2016. Sur cette matière première les experts misent sur un bushel qui devrait rester au-dessus des 10-11 dollars.
Autre commodité importante, celle du lait. La banque néerlandaise prévoit que les prix en 2017 continuent de remonter : « La demande reste importante, tandis que l’offre se contracte. La faiblesse des prix en 2016 ayant conduit les gouvernements à prendre des mesures de baisse de production ».