Pesticides à ARN, un sujet qui devrait ranimer les débats

© Dan Race / Adobe Stock

Un article du quotidien Libération publié hier a suscité notre curiosité. Ce dernier évoque l’arrivée prochaine d’une nouvelle famille de pesticides à base d’ARN. Le journal n’hésite pas à parler « d’une nouvelle arme de destruction massive ».
 

L’événement. Le 29 mars dernier, l’eurodéputé Éric Andrieu, du groupe Socialists and Democrats, a lui aussi porté le débat dans l’enceinte du parlement européen en ces termes :

  • « Un nouveau type de pesticide fait actuellement son apparition. Ces pesticides
    à interférences sur l’acide ribonucléique (ARN) sont conçus pour inhiber l’expression génétique des insectes afin de les tuer. 
    Au moins une entreprise a déclaré publiquement qu’elle menait déjà des essais en plein champ sur des cultures
    de pommes de terre dans plusieurs États membres dont la France, l’Espagne, l’Allemagne et la Slovénie. 
    L’impact environnemental de ces "pesticides génétiques" est loin d’être connu, et plusieurs études scientifiques laissent
    déjà entrevoir de nombreux risques pour la biodiversité et les pollinisateurs,
    en raison notamment des proximités génétiques existantes entre différentes
    espèces d’insectes. »

En réponse à la question d’une ONG sur le sujet, la Commission a déclaré ne pas avoir connaissance d’essais en plein champ de substances à ARN, ce qui est surprenant, surtout au moment où la Commission prépare une proposition de règlement sur les nouvelles techniques génétiques.

Dans la lignée des inquiétudes établies, Éric Andrieu souligne les questions suivantes :

  • « Quelles mesures la Commission envisage-t-elle de prendre pour évaluer
    ce qui se passe actuellement dans les États membres en ce qui concerne
    les essais de substances à ARN ?
  • Les pesticides à ARN bénéficient-ils actuellement d’un vide réglementaire ?
  • Sommes-nous confrontés à une stratégie du fait accompli, qui discréditerait la Commission pour son ignorance des essais en cours, alors qu’un nouveau cadre réglementaire pour les nouvelles techniques génétiques est en cours d’élaboration ? »

Ce que l'on sait. Nous avons retrouvé un article de la revue Science et vie de 2017 qui abordait déjà ce thème en évoquant plutôt « une révolution agricole » et résumait le principe de ces solutions de la manière suivante : « Il s’agit d’injecter ou plutôt de vaporiser des solutions à base d’ARN synthétisés expérimentalement, qui vont transitoirement modifier l’expression de l’ADN du bioagresseur. »

Dans le reste du monde. Plus récemment, le média suisse Heidi.news publiait aussi un article sur le sujet. Il indiquait que la Startup américaine GreenLight Biosciences avait mis au point un spray utilisant cette technique, afin de lutter contre le doryphore de la pomme de terre. Cette solution est en cours d’homologation aux États-Unis.

Il y a fort à parier que le sujet reste encore un peu confidentiel du côté des entreprises qui travaillent dessus, mais avant même que l’on en sache plus, il est plus que probable que la question attise à  nouveau les débats !

 

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