Le syndicat représentant les producteurs de blé (AGPB) tenait sa conférence de presse le 7 septembre 2021 pour faire un bilan de la récolte 2021. Le syndicat parle d’un millésime encourageant mais ne cache pas ses inquiétudes.
La récolte est estimée près de 36 millions de tonnes, en hausse de 23 % par rapport à la campagne précédente, cependant l’AGPB tient à rappeler que la qualité des grains est très hétérogène sur le territoire. La hausse des prix sur le marché mondial constitue par ailleurs un "soulagement" pour l’AGPB. "Après huit ans de disette, avec en moyenne un revenu à 6 000 euros annuel par exploitation, si les cours se maintiennent à ce niveau, le revenu annuel avant impôts et après cotisations sociales pourrait avoisiner l’équivalent de 2 Smic". Le syndicat précise néanmoins que "ce ballon d’oxygène ne profitera pas à tous du fait de l’hétérogénéité des rendements, et des impacts qualité. Les aléas climatiques, sans précédent cette année, ont fortement nui à la qualité des récoltes et aux rendements des exploitations. Des milliers d’hectares ont été inondés et certains non récoltés".
Autre point de vigilance pour l’AGPB, la hausse des charges qui va impacter les marges pour la prochaine campagne.
L’inquiétude est aussi manifeste sur les orientations politiques européennes, et notamment la stratégie Farm to fork, qui fait craindre une baisse de production jugée "inacceptable" par le syndicat de 13 % d’ici à 2030.
Dans ce contexte, l’AGPB réaffirme "la nécessité de déployer une politique qui soutienne un fort niveau de croissance et de production agricole responsable".
Au président, Éric Thirouin, le mot de conclusion : "L’approbation du Label bas-carbone va dans le bon sens, et reconnaît enfin la contribution positive des grandes cultures dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il faut opposer au cercle vicieux dogmatique induit par la stratégie Farm to fork, un cercle vertueux pragmatique qui revalorise l’acte de production au service des hommes et de la planète."