Macron président et maintenant ?

Présidentielles 2017 : Macron président et maintenant ? © Marketlan et Goodpics/Fotolia

Dimanche 7 mai 2017, l’histoire retiendra que les Français ont élu avec plus de 66% des suffrages, Emmanuel Macron, le plus jeune président de l’histoire de la République française. Bien évidemment, l’âge n’est pas un critère de succès, pour les uns il signifie l’inexpérience, pour les autres au contraire, son « jeune âge » porte les germes d’une dynamique voir d’un nouvel espoir face à une classe politique jugée vieillissante. Mais l’essentiel n’est pas là, et nous jugerons sur les faits. Une chose est sûre, c’est qu’il est condamné à réussir.

Le 16 mars dernier, nous avons rencontré les différents représentants « agricoles » des candidats à la présidentielle. Parmi eux, Audrey Bourolleau et Olivier Allain qui ont fait campagne pour Emmanuel Macron, ils sont respectivement dirigeante de Vin et société et éleveur de vaches allaitantes en Bretagne. L’occasion de revenir sur les principales propositions en matière d’agriculture pour le nouveau président élu.

Protéger les agriculteurs

Dans son programme agricole, une grande part est consacrée à la protection des agriculteurs, par une meilleure répartition de la valeur entre agriculteurs, transformateurs et grande distribution.

Nous organiserons un Grenelle de l’alimentation avec les représentants des agriculteurs, des  filières, des industries de transformation, de la distribution et des consommateurs, afin de définir un partage équilibré de la valeur. Si les négociations du Grenelle de l’alimentation n’aboutissent pas ou si les dispositions de la loi Sapin 2 sont jugées insuffisantes, nous réouvrirons la LME de 2008. Nous agirons pour que les agriculteurs pèsent plus dans les négociations avec les industriels de l’agroalimentaire et la grande distribution. Nous encouragerons le développement de véritables organisations de producteurs avec des capacités de négociations renforcées. Nous ferons appliquer le principe de dérogation au droit de la concurrence pour le secteur agricole.

Autre levier d’action pour Emmanuel Macron dans ses propositions, un budget de la Pac qui sera préservé avec la mise en place d’outils de régulation dans toutes les filières pour lutter contre la volatilité. Mais son programme pour l’Europe, c’est aussi la convergence sociale et fiscale pour que chaque État ait les mêmes règles du jeu. Par ailleurs, sur le plan social, le nouveau président souhaite introduire un droit au chômage pour les agriculteurs sans point de cotisation supplémentaire.

« Un plan Marshall pour l’agriculture »

Sur le plan budgétaire, il est prévu une enveloppe de 5 milliards d’euros sur 5 ans pour accompagner la modernisation des exploitations. « Nous multiplierons par 4 le montant qui était alloué au PCAE (plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles) ». Il est prévu aussi des mesures de diminution du coût du travail par la transformation du CICE en allégement de charges, estimé à 1800 euros de diminution pour un salarié au SMIC.

Le candidat devenu président évoque aussi l’environnement dans son programme, souhaitant sortir de l’écologie punitive tout en rémunérant les services environnementaux rendus par les agriculteurs. « Nous ajouterons aux MAEC existantes, un PSE (plan pour services environnementaux) de 200 millions d’euros par an ».

Il est prévu aussi, à l’horizon 2022, d’atteindre 50% de produits biologiques, écologiques ou locaux dans l’ensemble de la restauration collective, grâce notamment à la mise en place de projets alimentaires territoriaux pour rapprocher producteurs, transformateurs, distributeurs et collectivités territoriales.

Le candidat devenu président souhaite sortir de l’écologie punitive tout en rémunérant les services environnementaux rendus par les agriculteurs. © Krisana/Fotolia

 

Formation et innovation

La formation et l’éducation font partie des priorités du jeune président pour le quinquennat à venir. Pour la partie agricole, l’engagement est le suivant : « Nous adapterons la formation agricole et faciliterons la formation professionnelle tout au long de la vie pour permettre aux agriculteurs de profiter des nouvelles connaissances ».

Des mesures pour soutenir l’installation des jeunes agriculteurs sont aussi au programme  « en plus de la DJA, nous permettrons un prêt d’honneur à la personne sans demande de garantie d’un montant de 50000 euros maximum avec un différé de 2 ans ». Dans ce programme, l’État s’engagera aussi au financement du foncier et du capital d’exploitation en facilitant le recours à des outils de portage tels que le crédit-bail immobilier, la location-vente progressive, prêt viager hypothécaire etc.

La feuille de route du nouveau président en matière d’agriculture c’est aussi le soutien à l’innovation et à la recherche à travers plusieurs actions, la fin des zones blanches (sans réseau), le développement du numérique et de l’agriculture de précision, la mise en place d’un portail des données agricoles pour stimuler une innovation décentralisée et collaborative.

L’ambition est grande mais la tâche est immense. Le futur ministre en charge des questions agricoles aura fort à faire pour redonner un nouveau souffle à l’agriculture française. Il faudra une vraie volonté et une  vision à long terme, afin de faire de l’agriculture non pas un problème à la crise, mais une solution aux défis à relever. Et pour cela, il faudra du courage. 

 

 

 

 

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