L'innovation est en marche

Le 8 février, près de 300 personnes étaient réunies à Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour débattre du biocontrôle, démontrant tout l’enjeu et l’intérêt porté à ces « nouvelles » solutions. Le colloque était organisé par douze étudiants des spécialisations biotechnologies et protection des cultures de l’Ensaia, en partenariat avec la division Agro de BASF.

Diana Pocaznoi (BASF), Olivier Cor (Lallemand Plant Care), Aline Brutel (Biovitis), Emmanuel Pajot (Agrauxine) ont présenté leurs solutions de biocontrôle.

Absent pour cause de déplacement en Palestine, Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle et porteur du projet Écophyto 2, a introduit la journée par vidéo interposée.

On doit se mettre dans la trajectoire de réduction de 20% des produits phyto à cinq ans. Le biocontrôle fait partie des solutions alternatives recommandées dans le rapport Écophyto 2. Aujourd’hui les produits de biocontrôle représentent 3 à 5% des solutions de protection des cultures. L’ambition du Ministre est de multiplier par trois ce chiffre. Nous allons tout faire pour développer ces solutions.

Le gouvernement a demandé à l’Anses d’accélérer et de privilégier l’autorisation de mise sur le marché des produits de biocontrôle. Une partie des 30 M€ des taxes sur les pollutions diffuses va servir à cet usage.

Les efforts entrepris sur le biocontrôle ne doivent pas nous distraire de toutes les autres solutions mises en œuvre, interpelle Dominique Potier.

50 nouvelles solutions d’ici 2018

La loi d’avenir pour l’agriculture a donné un statut officiel aux solutions de biocontrôle.

Le cadre est suffisamment large pour accueillir les solutions de demain. L’innovation est devant nous, assure Denis Longevialle, secrétaire générale d’IBMA France.

Le biocontrôle, ce n’est pas nouveau. Des solutions existent depuis quarante ans en France. Elles ont d’abord été développées pour les cultures spécialisées. Il existe aujourd’hui, tout au plus, une quinzaine de solutions en grandes cultures.

Des solutions restent à trouver et à déployer. Nous avons mené une enquête auprès de nos adhérents. Une quinzaine d’entre eux ont répondu : 62 projets de recherche sont en cours. Pour eux, d’ici 2018, 50 solutions de biocontrôle seront mises sur le marché, souligne Denis Longevialle.

Besoin de solutions efficaces et rentables

L’innovation est en marche mais des freins au développement des solutions de biocontrôle subsistent.

Les biofongicides sont souvent insuffisants seuls en situation de forte pression parasitaire. Ils doivent être associés avec des fongicides conventionnels pour garantir un niveau d’efficacité équivalent aux solutions classiques, reconnait Emmanuel Pajot, directeur R&D d’Agrauxine-Lesaffre.

La distribution agricole et les utilisateurs sont encore assez réticents et restent globalement à convaincre.

Pour Emmanuel Pajot, la clé du développement de solutions de contrôle réside dans la formation sur le terrain.

Les biofongicides sont des produits plus techniques que les fongicides conventionnels.

Le coût plus élevé que les solutions traditionnelles est aussi souvent mis en avant.

Le monde agricole est mobilisé pour rechercher des produits de biocontrôle. Il faut respecter le temps de la recherche. Il faut aussi du temps pour que les agriculteurs s’approprient ces solutions, conclut Jean-Marc Petat, directeur développement durable chez BASF France.Les solutions de biocontrôle d’aujourd’hui sont essentiellement des solutions complémentaires. La prochaine étape, à l’échelle de 8 à 10 ans, sera d’avoir de vraies solutions efficaces et rentables. Les débats d’aujourd’hui nous permettent d'être optimistes.

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