L’évapotranspiration des végétaux favorise la pluie

La présence de végétation verte et l’évapotranspiration qu’elle génère sont des composantes essentielles du cycle de l’eau ! © Kichigin19 / Adobe Stock

« La saison de la photosynthèse, c’est l’été, rappelle Laurent Denise, agroclimatologue, lors de la journée TCS qui se déroulait en décembre 2022. C’est donc durant la période estivale que la plaine doit être verte, à l’image de la forêt et des champs de maïs. »

L’absence de couvert végétal vert – c’est-à-dire en pleine photosynthèse – durant la période estivale entraîne un dérèglement du cycle de l’eau. Or, quand il est question d’eau, il est toujours question de cycle et non pas de volume. Et le cycle de l’eau est principalement dicté par l’évaporation et l’évapotranspiration. Il faut éviter de le couper. L’interrompre, c’est prendre le risque de sécheresses en été et d’inondations en hiver.

L’eau de pluie est principalement issue d’évaporation locale

« 70 % de l’eau de pluie tombant sur les parcelles agricoles proviennent d’évaporation d’eau locale, détaille Laurent Denise. Les 30% restants proviennent de l’évaporation de l’eau des mers et des océans. Si une petite région ne génère pas d’évapotranspiration dans ses champs et ses forêts, elle ne peut pas espérer récupérer les 30% d’eau de pluie issue des mers et des océans. Il pleut parce que c’est vert et non l’inverse ! »

Les plantes qui transpirent le plus, ce sont les feuillus. Ils sont capables d’émettre dans l’atmosphère 5000 m3/ha/an d’eau. Dans un environnement où le cycle de l’eau n’est pas contraint ou ralenti, ces 5000 m3 évacués se transforment en presque 7 300 m3 de pluie au bénéfice de ces mêmes arbres.

Aussi, l’évaporation de cette eau est un formidable moyen pour les plantes de réguler leur température. L’évapotranspiration évacue 60 % de la chaleur. D’ailleurs, «partout où il y a de l’eau, la température est tempérée», note l’agroclimatologue. Il prend pour exemple l’Australie. Sur le continent, la température entre le jour et la nuit peut varier de plus de 20°C alors qu’à la surface des océans environnant, la température oscille au maximum de 5°C. L’eau est donc un formidable moyen de se préserver des canicule… À condition d’être en mesure de conserver une végétation verte sur la majorité du territoire durant l’été.

Des retenu d’eau contre les inondations et les sécheresses

Que de la végétation, ce n’est pas tout à fait vrai. Laurent Denise évoque aussi la gestion des flux des masses d’eau sur le territoire. Pour lui, les retenues collinaires devraient être la norme partout en France.

« Nous souffrons d’un cycle de l’eau trop rapide. Aujourd’hui, l’eau qui tombe sous forme de pluie s’évacue beaucoup trop vite vers les mers et les océans. Quand les volumes d’eau qui tombent sont importants, cela génère des inondations en hiver. En été, à l’inverse, cela engendre des sécheresses et un manque de précipitations. Les réserves collinaires agissent sur les deux phénomènes. En hiver, elles retiennent une partie des eaux de ruissellement et des eaux de drainage. Cela limite les volumes d’eau en aval du bassin versant et réduit donc le risque d’inondations. En été, l’évaporation de cette eau stockée contribue à alimenter le cycle de l’eau, et l’infiltration qui se déroule en dessous alimente les horizons inférieurs. »

Il ne semble y avoir que des avantages à stocker l’eau, mais est-ce réellement faisable dans tous les territoires ?

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