Les agriculteurs s’emparent de la communication même en l’absence du Salon de l’agriculture

Pas d’édition 2021 du Salon de l’agriculture, mais qu’à cela ne tienne, les agriculteurs ont du ressort, ils communiqueront différemment, explique Philippe Dubief, président de Passion Céréales.

Il y a un an, le Salon de l’agriculture, qui accueille chaque année pas moins de 600 000 visiteurs, fermait ses portes plus tôt que prévu à cause du début de la crise sanitaire en France. Et pour 2021, l’événement a été annulé, ce qui prive le monde agricole d’une formidable vitrine médiatique pendant dix jours, elle prive aussi les agriculteurs d’aller à la rencontre des consommateurs. Sans oublier non plus, que toute la classe politique se rue porte de Versailles pour tâter veaux, vaches cochons…

"Le Salon de l’agriculture est un lieu de rencontre précieux, c’est environ 1 % de la population française qui se bouscule dans les allées du parc des expositions de la porte de Versailles. Il faut faire sans, on s’adapte, on perd un axe important de notre communication, mais ce n’est pas le seul", indique Philippe Dubief. Et de préciser : "Nous venons de passer une année inédite, avec le premier confinement, le consommateur a pris conscience de l’importance de produire local et, au niveau politique, le président de la République a remis au centre des débats la souveraineté alimentaire. Des sujets que l’on avait peut-être oubliés."

Ce contexte est sans aucun doute une opportunité supplémentaire de communication. "Il est essentiel d’expliquer le métier d’agriculteur, et de rappeler que les territoires et les terroirs sont un gage de proximité, les consommateurs veulent savoir et n’ont jamais été aussi réceptifs", insiste le président.

Une communication à 360°

Et sur ce point, Passion Céréales n’est pas avare d’initiatives, "et nous allons les intensifier", ajoute l'élu.  L’initiative Mon Champ.fr s’inscrit pleinement dans cette démarche, puisqu’elle permet à des classes de primaire de suivre, durant une année, l’activité d’un agriculteur. "C’est une mise en relation directe et interactive entre les élèves et l’agriculteur. Et l’enseignant se sert de la thématique générale de l’agriculture pour explorer plein d’autres champs de la pédagogie." détaille Philippe Dubief. Autre initiative le spot TV "Terres de partages". "Nous en sommes à la 4^e saison. Ce sont des spots diffusés à des heures de grande écoute sur France Télévisions. Nous cherchons à illustrer les actions entreprises en faveur de l’environnement, de l’innovation en agriculture, de la proximité…", poursuit-il.

On peut citer aussi l’animation "graines de champion". Avec la perspective des JO de Paris en 2024, l’animation consiste à faire découvrir aux scolaires l’univers des céréales et des produits céréaliers à travers l’activité physique et le sport.
Enfin, grâce à son réseau d’ambassadeurs, des initiatives plus locales sont soutenues tout au long de l’année. "Nos agriculteurs ne sont pas désarmés, ils s’emparent des sujets et nous les accompagnons", résume le président.

Pour ce qui concerne l’aspect médiatique et politique, "on saisit d’autres opportunités pour rencontrer les élus et les journalistes", précise Philippe Dubief. "N’oublions pas que nous avons 32 000 communes rurales et autant d'élus sur le territoire. Nous avons écrit un courrier à tous les maires pour rappeler la contribution économique, environnementale et sociale de l’agriculture sur leurs territoires, comme le maintien et l’entretien des paysages ou encore le fait qu’elle soit pourvoyeuse d’emplois. C’est une façon d’instaurer le dialogue. Le retour a été très positif et cela contribue à apaiser les relations entre les agriculteurs et les néoruraux. Nous ne sommes pas à part de la société, il faut que l’on retrouve notre place", détaille Philippe Dubief avant de conclure :