Les abeilles ont aussi souffert de la sécheresse

La récolte de miel 2022 devrait être meilleure qu’en 2021; mais la sécheresse estivale a largement amputé le potentiel. Crédit: djile/Adobe Stock

La récolte de miel 2022 devrait être meilleure qu’en 2021; mais la sécheresse estivale a largement amputé le potentiel.

Pour la production de miel en France, les années se suivent pour le pire, rarement pour le meilleur. Un coupable: le climat. Selon l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), la production de 2022 devrait être comprise entre 12.000 et 14.000 tonnes. Certes, cette campagne est meilleure que celle catastrophique de 2021, inférieure à 10.000 tonnes, mais elle est loin de l’année 2020, qui avoisinait les 20.000 tonnes. Et c’est sans parler de la fin des années 1990, où la production française surfait avec les 30.000 tonnes de miel.

Des floraisons trop précoces et rapides

Pour cette campagne, l’hiver puis le printemps doux auguraient d’une belle année, bien que dans certaines régions, la sécheresse soit déjà d’actualité: "Les apiculteurs se sont réjouis d’une bonne sortie d’hivernage laissant pressentir une très belle année. Avec des températures clémentes, les abeilles ont pu bénéficier des floraisons printanières, hormis dans le Sud-Est, où un déficit hydrique était déjà ressenti, et ce depuis le début de l’hiver. Les récoltes de colza et de fleurs de printemps se sont donc révélées plutôt bonnes dans la plupart des régions. En revanche, celles d’acacia furent soit excellentes, comme c’est le cas en Bourgogne ou en Île-de-France, soit inexistantes, dans le Sud-Ouest par exemple, où les floraisons ont été anéanties, parfois pour la troisième année consécutive, par les gelées tardives", indique un communiqué de l’Unaf publié le 10 octobre 2022.

L’Unaf explique en effet que "le bouleversement climatique, ressenti par les apiculteurs depuis une quinzaine d'années, est bien là. Les floraisons sont de plus en plus précoces et rapides. Confrontée à une sécheresse persistante, dès le mois de juillet, dans de nombreux endroits, la saison est alors terminée, alors qu’auparavant, elle s’étalait sur plusieurs semaines en été".

Les espèces du Sud, comme le romarin, le thym et la garrigue, ont été très tôt confrontées à la sécheresse, tout comme la lavande; les récoltes de miel ont été extrêmement décevantes. Les zones montagneuses n’ont pas été épargnées par cette météo "sans eau". Et dans le Sud-Ouest, les apiculteurs ont de plus été confrontés aux incendies.

En revanche, l’interprofession précise que les zones de luzerne et de sainfoin ont été plus bénéfiques, grâce à la capacité des espèces à résister à la sécheresse. Comme en Bretagne et en Île-de-France, les remontées du terrain semblent plutôt satisfaisantes.

L’inquiétude est donc réelle pour les apiculteurs. Les réserves pour l’hiver sont plus que limitées. En considérant encore la prédation des frelons asiatique et européen, les apiculteurs se demandent d’ores et déjà si les cheptels vont survivre au prochain hiver.

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