Avez-vous déjà entendu parler du kernza, une céréale vivace capable de produire plusieurs récoltes avec un seul semis ? Riche en protéines, calcium et oméga 3, cette plante est destinée à l’alimentation humaine. Elle permettrait, selon ses aficionados, de réduire la pression sur les agrosystèmes en comparaison avec ses cousines au cycle annuel.
Le kernza a été sélectionné par des chercheurs américains à partir de l’agropyre intermédiaire introduite pour le fourrage. Le système racinaire complexe de l’agropyre est capable de descendre jusqu’à 5m de profondeur contre 1m pour le blé.
Aujourd’hui, des chercheurs canadiens du Manitoba travaillent aussi à la sélection de variétés adaptées à leur climat, un peu plus continental.
Le géant américain de l’agroalimentaire General Mills a investi dans la recherche américaine pour aider à la recherche de variétés adéquates à la production agricole et à la consommation humaine.
Pour l’heure, le kernza pèche par sa productivité, les rendements sont de l’ordre de 1 à 3 tonnes/ha. Mais certains brasseurs et meuniers commencent à développer des bières artisanales et des farines à base de kernza.
Certains scientifiques s’y penchent aussi, c’est le cas notamment de Christophe David, agronome et directeur scientifique à l’école d’ingénieur de Lyon, Isara. Il a fait l’objet d’une interview dans le magazine Perspectives agricoles de juillet-août 2018.
Ces types d’espèces pérennes font des émules car elles favoriseraient le stockage du carbone dans le sol et limiteraient l’érosion tout en fournissant une matière première valorisable en alimentation humaine et animale. Il y a fort à parier que le kernza pourrait vite passer de l’ombre à la lumière si elle devient rentable pour les agriculteurs, mais il va encore sans doute falloir quelques années de recherche et développement. Mais son profil « environnemental » séduit déjà l’ensemble des agronomes qui s’intéressent à la durabilité des agrosystèmes.
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