Le burn-out touche aussi les agriculteurs

La participation à des actions collectives apporte du réconfort et du soutien. Crédit photo : Julie Guichon

Pour prévenir le burn-out en agriculture, l’Adasea de la Marne, en partenariat avec Alice Martinet, étudiante en master de psychologie du travail, a mené une enquête pour identifier les profils d’agriculteurs les plus exposés au risque de burn-out.

Le phénomène de burn-out, caractérisé par un épuisement physique, émotionnel et intellectuel, s’accompagne progressivement d’une distanciation vis-à-vis du métier, avec une perte d’efficacité et, par conséquent, un manque de confiance en soi. Un tiers des agriculteurs ayant répondu à l’enquête s’avère être en situation de risque de burn-out. "La plupart ne s’en rendent pas compte, prévient Alice Martinet. Le processus s’installe lentement et est difficile à détecter au départ. Tous les profils d’agriculteurs sont à considérer. Il faut les armer pour éviter des risques de chute et de rechute !"

La force par le collectif

Le manque de reconnaissance de la société, des résultats technico-économiques faibles, l’agribashing et l’incertitude face à l’avenir dans un contexte de surcharge de travail sont autant de sources destructrices pouvant mener au burn-out. Plus l’agriculteur déconsidère son travail, plus il sera impacté par la reconnaissance de la société et la satisfaction des clients. À l’inverse, lorsqu’il estime son métier, il y trouve du sens par le fait de produire de la qualité dans le respect de l’environnement.

La participation à des actions collectives et le soutien social sont des facteurs bénéfiques pour être plus fort psychologiquement. "La force d’un groupe, c’est d’accompagner, d’ouvrir l’esprit et de réduire le doute, précise Alice Martinet. Malheureusement, la charge de travail des agriculteurs les isole et les fragilise de plus en plus."

Mieux vaut prévenir que guérir

Vivre de son métier avec sa famille, au contact de la nature, et produire au rythme des saisons sont les éléments moteurs pour les jeunes installés de 20 à 35 ans. Ces critères influent très positivement sur la vision qu’ils ont de leur métier. Pour maintenir cette dynamique et accompagner au mieux les agriculteurs les plus fragiles, Julie Portejoie, directrice de l’Adasea propose de "donner des outils à toutes les personnes qui peuvent se retrouver face à un agriculteur en souffrance et ne pas savoir comment agir. Elles doivent être mieux informées sur les méthodes permettant d’apporter de l’aide tout en se protégeant soi-même". Alice Martinet reste optimiste sur la situation psychologique en agriculture. "Il ne faut pas céder à la fatalité. Il y a lieu d’espérer, à condition d’agir et de faire de la prévention pour ne pas intervenir qu’en situation d’urgence."

Des chiffres explicites

► 49 % des agriculteurs ayant répondu à l'enquête sont en situation de fragilité (18 % sont identifiés en burn-out et 31 % à risque).

► 58 % estiment que leur travail revêt un sens important. Ces derniers sont globalement peu concernés par le burn-out.

► 86 % des agriculteurs qui donnent un sens faible à leur métier sont en situation de burn-out, soit 7 % des personnes ayant répondu.

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