L’assurance comme outil de développement économique des agricultures du monde entier

À l’occasion du 6e congrès mondial de finance agricole et rurale, la Confédération internationale de crédit agricole a publié un livre blanc sur l’assurance agricole. La fondation Farm y a contribué, et nous livre ses principaux enseignements dans un communiqué.

Il est tout d’abord important de rappeler que l’assurance agricole est un outil important de développement économique car elle permet d’accroître la capacité d’investissement des agriculteurs, de façon directe en minimisant l’impact des aléas climatiques d’une part, ou de façon indirecte en facilitant leur accès aux crédits. "Dans les pays à faible revenu, l’assurance permet aux petits producteurs de sortir du cercle vicieux de la pauvreté, source de sous-investissement, et de dépasser l’agriculture de subsistance pour s’intégrer au marché." Malgré cela, la fondation fait le constat que le principe de l’assurance agricole est relativement peu répandu dans le monde. "Les trois quarts des primes sont collectées dans trois pays, Chine, États-Unis et Inde."

La fondation énumère ensuite les raisons pour lesquelles elle fonctionne dans les pays où sa pénétration est forte, citant les États-Unis, la Chine, l’Espagne et le Québec et rappelant que ces pays en particulier ont fait de l’assurance un pilier de leur politique agricole:

  • une conscience aiguë chez les agriculteurs et les gouvernements de la nécessité de gérer les risques ;
  • une offre d’assurance répondant à la demande, grâce à une grande variété de solutions proposées ;
  • une politique incitative grâce à de fortes subventions de primes, éventuellement assorties d’une réassurance publique.

Farm note que ces dispositifs reposent généralement sur un partenariat fort entre pouvoirs publics et compagnies d’assurances privées. Le gouvernement peut même, comme au Québec, contrôler l’ensemble de la chaîne et même commercialiser les polices !

Un autre élément de réflexion est évidemment le fait que le subventionnement de ces primes d’assurance conditionne la réussite du système, permettant ainsi un déploiement à grande échelle pour étoffer la mutualisation. Mais attention, parfois, même un soutien public important ne garantit pas le succès, d’autres freins y compris culturels peuvent freiner son adoption.

Dans son communiqué, la fondation Farm rappelle que le principal changement de ces dix dernières années en matière assurantielle, c’est l’introduction de l’assurance indicielle. Un outil qui, comme son nom l’indique, se base sur des indices (météorologiques par exemple). Alors que pour le système traditionnel, le tarif est défini en fonction de la probabilité du sinistre, sur la base des rendements de l’année passée. Cette assurance indicielle ou paramétrée se déclenche quand le seuil critique est atteint. L’essor croissant de la technologie, la précision des données satellitaires permettent aujourd’hui une analyse plus fine des risques. Les procédures d’indemnisation sont facilitées et on s’affranchit aussi de l’aléa moral.

Dans son document, Farm rappelle que l’assurance agricole doit s’inscrire dans une stratégie globale couvrant les aléas naturels, les dommages environnementaux et l’instabilité des marchés, et que cette stratégie doit s’appliquer à plusieurs échelles et mobiliser une palette d’instruments. Dans ce contexte, le coût de l’intervention publique peut certes être conséquent, mais il doit se comparer à celui de la non-assurance, car elle est au cœur des enjeux du développement durable des activités humaines, conclut la note.

Voir la note en entier

 

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