La production de luzerne en France, pénalisée par la sécheresse, enregistre une baisse de 15%

"Malgré une stabilisation des surfaces cultivées, la production française de luzerne a chuté de près de 15% sur l’année 2018", a indiqué Éric Macé, président de coop de France déshydratation . Une situation qui a nécessité un redimensionnement du marché, a pour sa part indiqué Pierre Bejoc, qui vient de prendre le poste de directeur adjoint de la société Desialis. "La sécheresse a concerné l’ensemble des producteurs européens de luzerne et, parallèlement, cette situation a entraîné une consommation anticipée des stocks d’hiver. Une situation donc où la demande est plus forte que l’offre et où la société a dû prioriser le fonds de commerce national."

Ce sont en particulier les 3e et 4e coupes qui ont été impactées par cette sécheresse, puisque les rendements accusent un déficit de 1 t/ha par rapport à la moyenne tandis que les rendements de la 1re et 2e coupe ont été supérieurs à la moyenne d’environ 0,5 t/ha. La production a été impactée aussi par une forte baisse du taux de protéines, soit une moyenne de 17,22 % contre 18,36 % pour la campagne précédente.

En termes de perspectives, Pierre Bejoc indique que la situation restera tendue jusqu’à la prochaine campagne. La demande ne devrait pas faiblir, et les conditions de semis des luzernes de 1re année ont aussi été impactées par la sécheresse.

Dans ce contexte, Éric Guillemot, directeur de Coop de France déshydratation a indiqué qu’il fallait réaffirmer la contribution indispensable de la luzerne à la reconquête de l’autonomie protéique des élevages français et européens. Il appelle de ses vœux à la reconduction du plan protéines. Par ailleurs, la filière luzerne doit faire reconnaître les bénéfices environnementaux de cette culture : "La filière stocke plus de carbone qu’elle n’en émet, la consommation d’énergie fossile par les unités de déshydratation a beaucoup baissé, il faut une valorisation équitable de ces aménités", insiste le directeur. Par ailleurs, cette "petite filière" est un peu orpheline, de certaines solutions techniques d’une part mais aussi de moyens suffisants pour la recherche et développement en matière de variétés, de techniques agronomiques et de procédés industriels. Donc la filière compte revendiquer des moyens supplémentaires pour son développement et sa pérennité.

 

Les chiffres-clés de la production française

  • Surfaces : 65 940 hectares
  • Production 2018 : 741 000 tonnes (14,8 %)
  • 24 % de la production européenne (Espagne 43 % et Italie 22 %)
  • Production biologique : 39 000 tonnes
  • Rendement : 10 t/ha

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