Si l’Unifa montre une belle progression des engrais autres que l’azote, elle déplore des volumes tout juste suffisants pour maintenir rendements et qualités des récoltes.
À l’occasion de son point presse annuel, l’Unifa a rappelé que si les industriels de la fertilisation étaient tout autant impactés par l’augmentation des prix que les agriculteurs, ils mettent tout en œuvre pour assurer l’approvisionnement de la ferme France.
"L’objectif de la filière est de trouver les solutions nécessaires pour que l’alimentation des Français et des Françaises ne soit pas dépendante de pays tiers, certifie Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa. L’industrie des engrais française a la volonté forte de fournir la ferme France pour cette campagne 2021-2022. D’ailleurs, elle reste pour le moment dans ses objectifs de livraison." Renaud Bernardi, président de l’Unifa, de compléter: "À ce jour, 40% des capacités de production européenne d’ammoniac sont arrêtées… Car il devient moins cher de l’importer que de le produire. Il ne faut cependant pas se leurrer, les produits d’importation sont également sous forte tension et ne seront donc pas la solution aux problématiques de l’année. Cela étant dit, les acteurs de la distribution agricole française prennent très tôt des positions, à partir du début de l’été. De fait, les besoins de la ferme France sont déjà couverts à hauteur de 60%. Il s’agit d’un taux de couverture important par rapport aux pays européens voisins. Ces volumes sont actuellement en train d’être livrés. Il existe quelques problématiques d’acheminement, mais aucune fermeture d’usine n’est à déplorer sur le sol français. Cette avance prise par la France pourrait bien être déterminante pour la suite de la campagne." En tout cas, l’industrie de la fertilisation a la volonté de réaliser, sur la campagne en cours, des volumes équivalents à la campagne précédente.
Hausse des volumes pour les éléments autres que l’azote, mais les volumes restent faibles
La campagne 2020-2021 s’est soldée par un volume livré de 10,9 millions de tonnes, soit une baisse d'1,5% par rapport à la campagne précédente et d'1,1% par rapport à la moyenne des trois campagnes précédentes. Tous les engrais sont en progression, sauf les engrais simples azotés qui affichent une baisse de 13,1% par rapport à l’année passée et de 8,5% par rapport à la moyenne triennale précédente. Si les nitrates n’accusent pas de baisse, ce sont l’urée et la solution azotée qui encaissent la totalité de cette baisse.
Pour les autres éléments, s’ils affichent quasiment tous une hausse à deux chiffres, Renaud Bernardi estime que "les livraisons restent à un niveau très bas. Nous évaluons ces volumes de livraison comme étant le minimum pour que le ferme France produise sans impasse sur ces éléments et sans perte de rendement et de qualité sur les récoltes."