Entreprises agricoles recherchent salariés... désespérément. «L’agriculture a beaucoup vécu sur la main-d’œuvre familiale. Aujourd’hui, ce modèle n’existe plus. Il y a une mutation qui est en train de se jouer. Il faut être attractif et faire découvrir les métiers au grand public. Mais si on ne dispose pas de chiffres réels sur nos secteurs et nos besoins en recrutement, ça bloquera!», estime Jérôme Volle, vice-président de la FNSEA en charge de l’emploi et de la formation. Car si l’agriculture est devenue un pourvoyeur d’emplois non négligeable (le secteur compte 261 000 ETP salariés, signe 32 000 CDI et 1 million de CDD saisonniers chaque année et pèse 10% des projets de recrutement en France), les employeurs du secteur rencontrent encore des difficultés pour trouver les compétences recherchées. L’enquête Besoins de main-d’œuvre 2017 de Pôle Emploi révèle qu’un tiers des projets de recrutement seront difficiles à conduire dans un secteur qui, chaque année, peine à pourvoir 70000 postes. « Or, l’agriculture a certes besoin de saisonniers, mais aussi de techniciens, de cadres et de quasiment tous les corps de métiers », indique Claire Merland, présidente de la commission emploi de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.
L’Observatoire emploi formation dont la FNSEA a annoncé la création le 27 février pourrait constituer la réponse aux besoins de main-d’œuvre du monde rural. À la fois pôle de décision et centre de ressources pour les employeurs, il vise à recueillir toutes les données sur l’emploi et la formation dans le secteur agricole à partir des sources existantes (CCSMA, Pôle Emploi, Insee, Anefa, etc.) et de les croiser entre elles ou avec d’autres données produites par la FNSEA pour permettre aux employeurs de disposer d’une vision élargie sur les besoins en emploi. Par ailleurs, dans le cadre du nouvel Opco Ocapiat, les partenaires sociaux de la production agricole entendent créer un second observatoire, paritaire celui-là, centré sur les compétences et les métiers.
