La filière luzerne vaut 1,15 million de tonnes de CO2

Avec ses 66 000 ha, la luzerne permet de stocker chaque année 1,15 millions de tonnes de carbone soit une réduction de 48 % des émissions de carbone renouvelable et fossile depuis 2006. « Nos objectifs en terme de réduction de GES sont également supérieur

En matière de réduction de consommation d’énergie et d’émission de gaz à effet de serre (GES), la filière luzerne déshydratée est très impliquée. Les études menées par l’Inrae le confirment. Pourtant ses progrès ne sont pas suffisamment reconnus au niveau européen.

"Depuis 20 ans, tous les métiers de la filière luzerne ont amélioré leurs process industriels ou leurs pratiques pour consommer moins d’énergie et stocker plus de carbone, souligne Éric Guillemot, directeur de la Coopération Agricole Luzerne de France lors de son communiqué de presse du 23 novembre 2020. Pourtant, la filière se trouve pénalisée par le dispositif ETS, Système d’échange de quotas d’émissions de CO2 au niveau européen, qui cible les émissions et non le bilan."

Des études scientifiques en faveur de la filière luzerne

Entre 2016 et 2019, une étude menée par l’Inrae atteste que les unités de déshydratation de luzerne ont significativement amélioré leur empreinte carbone. Celle-ci a été réduite de 70% depuis 2005. Pascal Thiébeau, ingénieur d’études à l’Inrae, souligne : "Les usines rentrent des fourrages plus secs grâce au préfanage. Les process industriels ont remplacé le charbon par de la biomasse." Tous ces critères permettent d’obtenir un solde positif net de carbone stocké à 391 kg/an/t de produits finis. Il en est de même pour l’énergie dont le bilan s’élève à 1,2 gigajoule par tonne. Cela signifie que la luzerne, sous forme de produits finis, contient plus d’énergie qu’elle n’en consomme durant son cycle de production. "Les résultats de ces études scientifiques sont une réalité. Notre filière dépasse nos ambitions, se félicite Éric Guillemot. Nous méritons d’être soutenus."

Le sort de la filière luzerne entre les mains de l’Europe

"Le dispositif ETS ne prend pas en compte notre spécificité agricole, à savoir la réduction de nos émissions de GES et la substitution des énergies fossiles par de la biomasse", explique Yann Martinet, directeur adjoint de la Coopération Agricole Luzerne de France. Dès 2021, une nouvelle directive prévoit de limiter les quotas résiduels. Les conséquences économiques risquent de pénaliser la filière. "Aujourd’hui, les agriculteurs et nos usines investissent dans des pratiques plus vertueuses sans valeur ajoutée sur le marché, précise Éric Guillemot. Ce n’est pas durable. Ce que nous revendiquons auprès de l’Europe, c’est que la taxation ne soit pas calculée sur les émissions de GES mais sur le bilan net. Le dispositif oublie que le secteur agricole stocke du carbone et que cela pèse dans la balance."

Éric Guillemot compte sur la relance européenne du plan protéines pour rendre plus attractives les légumineuses. Les surfaces d’intérêt écologique (SIE) ont jusqu’ici dynamisé ces cultures, mais la future PAC ne prévoit pas de les maintenir en l’état. Les 8 millions d’euros d’aides couplées prévus ont eux aussi un avenir incertain. "Il faut trouver une autre rémunération et un plan de relance capable d’encourager la recherche et d’aider à investir dans des pratiques plus vertueuses, déclare Éric Guillemot. Nous comptons sur la prochaine PAC pour reconnaître les multiples bienfaits de la luzerne et la valoriser !"

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