Ce jeudi 22 mars, les experts des 28 États membres se retrouvent dans le cadre du comité permanent sur les plantes, les animaux, les denrées alimentaires et aliments pour animaux, afin de trancher sur les néonicotinoïdes. La proposition initiale vise à étendre l’interdiction de trois insecticides néonicotinoïdes (imidaclopride, clothianidine, thiamethoxame) à toutes les cultures de plein champ. Pour que cette interdiction soit adoptée, il faut un vote à majorité qualifiée, c’est-à-dire l’accord de 55% des États membres (soit 16 sur 28) et il faut que ces 55% représentent au moins 65% de la population européenne. Par ailleurs, pour les votes à majorité qualifiée, l’abstention compte comme un vote négatif.
À ce jour, l’Anses et l’Efsa ont publié deux rapports sur ces matières actives utilisées en enrobage de semences de betteraves. L’Anses indique qu’il n’existe pas, à l’heure actuelle, d’alternative équivalente en termes « d’efficacité, de durabilité, d’opérationnalité et de praticité pour lutter contre les pucerons vecteurs de la jaunisse virale ». De son côté l’Efsa confirme que l’usage des néonicotinoïdes sur la betterave ne présente pas de risques pour les insectes pollinisateurs, car les betteraves sont récoltées avant floraison. Cependant, l’Efsa identifie un risque potentiel pour les pollinisateurs des cultures succédant la betterave dans la rotation. L’Agence indique toutefois que dans 94% des situations, sont implantées des céréales, elles-mêmes très peu attractives pour les pollinisateurs.
Forte de ces conclusions, l’Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre demande un régime dérogatoire concernant les néonicotinoïdes afin que les recherches de solutions alternatives nouvelles puissent aboutir. Enfin la filière rappelle qu’une interdiction totale entraînerait des pertes de rendement pouvant aller jusqu’à 50% dans certaines régions.