La fertilisation azotée n’est pas un mot tabou vis-à-vis de l'environnement

Les innovations variétales combinées aux évolutions de la fertilisation offrent la possibilité de réduire les intrants, et par conséquent les émissions de GES. Crédit : smuki/Adobestock

Face à la prise de conscience du changement climatique, le secteur agroalimentaire, y compris celui des engrais, s’engage dans la décarbonation à l’échelle européenne. C’est l’une des clés pour atteindre une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 et pour tendre à la neutralité carbone en 2050.

"En tant que producteur et distributeur d’engrais, Yara France s’inscrit dans cette dynamique qui consiste à rendre compatibles les objectifs environnementaux et économiques, indique Nicolas Broutin, président de Yara France, lors d’un événement animé par Agridées sur la thématique de la décarbonation du secteur agroalimentaire. Au cours de la fabrication des engrais, les émissions de GES sont de 25%, contre 60% au moment de leur utilisation. Il y a donc encore des efforts à faire sur ce dernier point. Nous devons produire des engrais efficaces et moins émissifs."

Le bon produit, à la bonne dose et au bon moment

Yara France reconnaît que la substitution des énergies fossiles par des énergies renouvelables permet de réduire les pertes ammoniacales des engrais lors de l’épandage, et donc de décarboner. "La forme d’azote a toute son importance dans cette réduction des émissions de gaz, souligne Nicolas Broutin. Les produits uréiques émettent 15 à 17% d’ammoniac lors de leur application, contre 1 à 2% pour les engrais minéraux à base de nitrate."

Face à ce constat, Yara France prévoit la mise en marché d’un engrais décarboné fabriqué à partir d’énergie hydroélectrique norvégienne. Des outils d’aide à la décision (OAD) accompagneront son utilisation pour tendre vers l’agriculture de précision. "Avec les OAD, les coefficients d’utilisation de l’azote atteignent les taux de 85 à 90%, précise Nicolas Broutin. Nous sommes sur la bonne voie pour qu’ils soient mieux utilisés par la plante: le bon produit, à la bonne dose et au bon moment."

La science et l’innovation au service de l’agriculture

"L’Union européenne a un potentiel agronomique, un savoir-faire et un climat tempéré qui lui permettent de répondre aux enjeux de produire pour nourrir, dans le respect de l’environnement et de l’écologie, souligne Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, également présente lors de cet événement. Elle a une responsabilité géopolitique vis-à-vis de l’humanité."

Christiane Lambert s’est exprimée sur la nécessité de fertiliser les cultures et d’investir dans la recherche de solutions efficaces moins émissives. "L’Union européenne ne doit pas se déconnecter de la réalité agricole et scientifique. C’est un fait, nous ne pouvons pas nous passer des engrais. J’espère que les taxes antidumping sur les engrais azotés limiteront nos faiblesses de compétitivité." Sur ce sujet, Nicolas Broutin se veut optimiste: "Plus nous travaillerons à la décarbonation, plus vite nous aurons à disposition des solutions qui nous permettront d’être davantage autonomes et indépendants. C’est une nécessité, d’autant plus marquée que nous sommes dans un contexte de prix du gaz européen jusqu’à 10 fois plus cher que l’an dernier."

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