Des chercheurs de l'INRAE ont analysé l’effet des pratiques agricoles et du paysage sur la biodiversité, les fonctions écologiques et les rendements agricoles. Les résultats sont publiés dans la revue Agriculture Ecosystem and Environnement.
La disparition de certains milieux semi-naturels (bosquets, haies, ou bandes enherbées) liée au regroupement de parcelles cultivées affectent la biodiversité des milieux agricoles dont les fonctions écologiques sont indispensables à l’agriculture.
L’étude menée au sein du réseau des acteurs de la recherche en environnement de la «Zone atelier Pyrénées Garonne», a permis d’évaluer la biodiversité agricole, les fonctions écologiques de contrôle biologique des bioagresseurs et de pollinisation et les rendements en céréales.
Ces mesures ont été analysées en relation avec les pratiques agricoles mises en œuvre dans les parcelles et en lien avec leur environnement paysager.
Des résultats variables en fonction de l'impact sur la biodiversité
Les analyses montrent que la biodiversité agricole contribue tout autant aux rendements des cultures que les pratiques agricoles. Par ailleurs, il apparaît que les pratiques fondées sur l'usage d'intrants chimiques industriels, provoquent une diminution de la biodiversité agricole et des fonctions écologiques et amoindrissent le bilan net des avantages de ces pratiques sur les rendements.
En cas de conditions météorologiques défavorables pour la production, ni les pratiques agricoles dites «conventionnelles», ni la protection de la biodiversité agricole au sein des parcelles, n’aident au maintien des niveaux de rendement. Cet ensemble de résultats relativise l'intérêt de pratiques agricoles intensives en intrants agricoles pour augmenter les rendements des cultures, dès lors que celles-ci induisent la baisse de la biodiversité agricole, elle-même favorable à l'obtention de meilleurs rendements.
Les paysages agricoles hétérogènes : un atout pour la sauvegarde de la biodiversité agricole, des fonctions écologiques et des rendements
Les auteurs montrent également que la complexité des paysages, vue comme une mosaïque de cultures diversifiées accompagnées d’une couverture d’habitats non cultivés, favorise la biodiversité agricole et les fonctions écologiques dans les parcelles.
L'augmentation des évènements climatiques défavorables à l’agriculture nécessite la recherche d'options afin d’en limiter les impacts puisque les pratiques fondées sur l'apport d'intrants ne permettent pas le maintien des rendements.
Les résultats de cette étude invitent ainsi à poursuivre l'exploration autour de la biodiversité agricole et des fonctions écologiques pour garantir les rendements des grandes cultures, en particulier dans le cadre de conduites des cultures optimisées pour une expression maximisée des fonctions écologiques.
Source : INRAE
