Jaunisse de la betterave : la situation est hors de contrôle !

Photo : Tomasz/Adobe stock

« Les producteurs de betterave broient du noir, toute la France betteravière est touchée par le virus de la jaunisse », alerte Franck Sander, président de la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) à l’occasion d’un point presse organisé le 8 juillet 2020. Absence de gel cet hiver et printemps relativement doux, les conditions climatiques ont conduit à une invasion sans précédent des pucerons verts vecteurs de la jaunisse à la mi-avril, « alors que les plantes n’étaient qu’au stade 2 feuilles, un stade où les insectes auxiliaires ne sont pas présents », explique Pierre Rayé, directeur de la CGB.

En 2019, les solutions insecticides foliaires autorisées en remplacement des néonicotinoïdes, à base de flomicamide et de spirotetramat, ont montré une certaine efficacité. « Mais probablement que les conditions climatiques ont masqué la réalité de l’efficacité technique, note Pierre Rayé, car ces solutions ont été inefficaces en 2020 malgré plusieurs passages entraînant un surcoût non négligeable pour les producteurs, de l’ordre de 80 euros/ha. »

Selon la CGB, les premiers prélèvements ont d’ores et déjà montré que les betteraves touchées sont 30% moins lourdes en comparaison avec des betteraves alors que la récolte n'est prévue que dans une centaine de jours. « Il faut s’attendre aussi à ce que la photosynthèse soit moins efficace pendant les mois estivaux », poursuit Pierre Rayé. Toute la France betteravière semble touchée, un quart des surfaces françaises seraient affectées.

Le rendement moyen à 16°S pour la filière pourrait être en deçà de 80 tonnes/ha, soit le plus faible rendement depuis quinze ans. Selon les calculs de la CGB, le manque à gagner pour les betteraviers pourrait être de l’ordre de 100 millions d’euros, autrement dit une perte de 1000 euros/ha à l’échelle individuelle.

Outre cette situation pour 2020, la CGB craint le découragement des producteurs pour 2021 entraînant une baisse drastique des surfaces. Le risque pèse aussi sur les outils de transformation « Nous avons déjà fermé 4 usines en 2019 », rappelle Pierre Rayé.

Dans ce contexte, la CGB demande urgemment :

  • des solutions efficaces pour 2021 (solutions d’enrobage de semences pour répondre à la demande sociétale);
  • la mise en place d’un système d’indemnisation des planteurs sinistrés par la jaunisse;
  • un soutien public à la recherche contre la jaunisse.

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