Gérer la volatilité des prix, raisonner les investissements matériels

 Les exploitations en grandes cultures représentent 35% des exploitations agricoles françaises mais 50% de la SAU hexagonale. Photo : m.mphoto - Fotolia

« La principale difficulté pour les producteurs, c’est l’absence de visibilité. Ils doivent réfléchir les investissements sur une échelle de temps de quelques années alors que les prix de vente peuvent varier en quelques jours ou quelques semaines », résume Xavier Cassedanne, expert des grandes cultures au Crédit agricole SA. À l’occasion du Sima 2017, le Crédit agricole a dressé un panorama des différentes filières agricoles, notamment celle des grandes cultures, pour en appréhender les grands changements.

Une volatilité devenue structurelle

En 20 ans, le nombre d’exploitations a baissé tandis que leur taille a augmenté. Les exploitations en grandes cultures représentent 35% des exploitations agricoles françaises mais 50% de la SAU hexagonale. La productivité a fortement augmenté, puisqu’on est passé de 45 hectares à 75 hectares par UTA.

Autre constat, l’excédent d’exploitation par unité non salariée augmente avec la taille des exploitations.

« Les économies d’échelle existent donc », commente Xavier Cassedanne.

Le paysage politique et économique a lui aussi beaucoup changé, en passant des prix garantis à la dérégulation et à l’alignement sur les prix mondiaux.

« La volatilité est devenue structurelle et la gestion du risque de prix est devenue un facteur de gestion à part entière. Pour les producteurs, l’exercice de projection est devenu complexe. La fluctuation des résultats s’explique par la volatilité des prix plus que par la variation des rendements », résume le spécialiste.

Des leviers existent : diversification, stockage, contractualisation, marchés à terme…

« Mais il est devenu indispensable de connaître et maîtriser ses coûts de production et de toujours chercher à faire mieux avant de faire plus », poursuit-il.

Le matériel agricole, une variable d’ajustement

Concernant les prêts accordés par le Crédit agricole en 2016, 26,1% ont été consentis à la filière grandes cultures (1,9 milliard d’euros) et 24,3% à la production bovine (lait et allaitant). Cependant, au deuxième trimestre, les demandes de crédit des céréaliers et cultures industrielles ont baissé de 4,5% en raison de la qualité et de la quantité de la récolte réalisée.

Le poste matériel représente 42,9% des demandes de prêt, toutes filières confondues. Photo : A - Fotolia

Le poste matériel constitue aujourd’hui l’un des principaux postes d’investissements : il représente 42,9% des demandes de prêt (toutes filières confondues).

« De plus en plus performants et innovants, les nouveaux matériels agricoles permettent un gain de productivité conséquent sur les exploitations et procurent plus de sécurité et de confort. C’est aussi le poste de dépenses qui supporte le plus de variations d’une année sur l’autre, car il est directement lié aux revenus et constitue une variable d’ajustement de la trésorerie des exploitations », analyse Jean-Christophe Roubin, directeur de l’agriculture au Crédit agricole SA.

Le marché des agroéquipements reste toutefois un secteur en forte croissance avec un chiffre d’affaires de 5,4 milliards d’euros en 2016, contre 3,5 milliards d’euros il y a 20 ans.

« Mais ce marché fluctue sur des cycles beaucoup plus courts et reste très influencé par la politique et la réglementation », indique le responsable.

Source : Axema

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