La moisson approche, la campagne change vite, et à l’exception du colza, en ce début de mois de juin, les cultures laissent une impression de très bon potentiel. Oui mais le dicton dit qu’il faut voir le blé une seule fois beau, quand il est dans la benne.
Ces dernières semaines, le marché est monté en sympathie avec la parité euro/dollar qui s’est dépréciée. Les fondamentaux n’ont pas vraiment bougé, le marché reprend des valeurs normales. Ce qu’il faudrait faire c’est être capable de se couvrir sur le forex (le marché des paires de devises). À cette période de l’année le marché peut faire des mouvements de grande amplitude et dans tous les sens, jusqu’à ce que les premiers retours de récolte apportent des éléments rassurants ou pas. L’année dernière, nous assistions à ce même mouvement jusqu’au 10 juillet ou le marché s’est complètement retourné.
Ce climat très volatil est propice à la couverture via les options. En effet, on ne connaît pas encore sa qualité, donc on ne peut pas prendre le risque de vendre sa marchandise. Mais on peut prendre des options de type PUT qui vont assurer le prix de vente contre la baisse sans prendre de risque sur une qualité et un volume que l’on ne connaît pas.
À titre d’exemple, que se passe-t-il pour celui qui a déjà vendu 100 tonnes de blé à 140 euros/t et qui se voit dans l’impossibilité de satisfaire son acheteur parce que son champ a grêlé ? Soit il se débrouille pour racheter de la marchandise, au risque que le prix ait augmenté… ou alors il résilie son contrat. Dans ce cas, l’acheteur ira acheter ailleurs, peu importe le prix, le vendeur devra payer la différence car c’est lui qui est en défaut. Il n’est pas rare d’avoir 10 euros de réfaction sur un prix engagé au moment de la livraison, parce qu’on est défaillant sur la qualité. Et jusqu’au jour de la récolte, le risque existe.